25 avril 2013
Résumé
Un homme vit une rupture avec une européenne venue avec lui aux États-Unis. Dans ces journées où le couple s’effrite, l’homme retrouve une femme qu’il a jadis vaguement aimée.
En quelques mots
★★★ 1/2
Ici, ce sont les mêmes effets de signature (voix off inquiétée, caméra caressante, récit ponctué d’ellipses) et thématiques (qu’est-ce cette force invisible qui nous gouverne, la détresse de l’âme humaine…) malickiens auxquels nous sommes conviés. Par exemple ce triangle amoureux qui se déclinait déjà, en mode plus mineur, dans Days of Heaven, New World. Mêmes visées métaphysiques aussi qui obsèdent leur auteur, mais leur portée n’a pas l’ampleur de Thin Red Line et de Tree of Life. La grande rupture avec les derniers Malick se pose principalement là : ce qu’il a gagné en intimisme et matière biographique semble malheureusement se dissoudre dans une religiosité assommante à la longue. Le martellement de son propos finit par miner notre empathie pour ses personnages (plus que jamais inspirés de sa propre vie), tant le dernier acte de To the Wonder semble se distancer d’eux, de leur histoire, aussi convenue soit-elle. On se dit du coup que le film aurait gagné à être raccourci dans sa durée. Ce qui n’a pas changé dans son cinéma c’est son ascension vers des cimes de pure poésie et sensualité, avec lesquelles aucun autre cinéaste ne peut rivaliser. Cette même puissance d’évocation dans le plan, ce même flux poétique dans la mise en scène et même foi dans l’art du cinéma qui en de trop rares occasions comme celle-ci sait élever son spectateur, le doter d’une expérience sensorielle si puissante et singulière qu’il en sort hanté. On l’aura compris donc, To the Wonder est un film-synthèse du meilleur comme du pire chez son auteur. Une œuvre terrassante dans sa beauté, imparfaite et fragile aussi, qui se nimbe de réminiscences malickiennes (l’environnement rural proche de celui de Badlands, ou encore la maison du couple évoquant dans son extérieur celle de Days of Heaven et celle de The Tree of Life, de par son intérieur…) et nous pose pour la première fois en si intime proximité avec son auteur. Le geste est loin d’être complaisant comme certains semblent vouloir le décrire. Comme toujours chez Malick, il se fait éclatant, sublime et par moments exaspérant aussi. >> Sami Gnaba
DRAME SENTIMENTAL | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 1 h 53 – Réal. : Terrence Malick – Int. : Ben Affleck, Rachel Weisz, Olga Kurylenko, Javier Bardem,. Rachel McAdams, Amanda Peet, Jessica Chastain – Dist. / Contact : VVS Films | Horaires / Versions / Classement : Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. ★ Moyen. ☆ Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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