27 septembre 2013
Résumé
Séducteur incorrigible, Jon passe ses samedis à draguer les filles. Mais en réalité, il est accro aux films pornographiques qui semblent lui donner plus de satisfaction que toutes ses « baises d’un soir ». Lorsqu’il rencontre Barbara, sa vie prend un nouveau tournant. Pourra-t-il par contre contrôler ses plaisirs charnels sur Internet, comme le font la grande majorité des hommes normalement constitués.
En quelques mots
★★★
Comme comédien, il a une soixantaine de films à son actif. Comme réalisateur, après cinq courts sujets remarqués, il se lance dans le long métrage dans un film à thématique controversée, reflétant l’état actuel de la vie sexuelle des jeunes américains dans la trentaine. Avant tout, Don Jon est un film urbain, farouchement urbain, car c’est au centre-ville d’une grande cité (vie de famille, travail, discothèques, appartements pour des baises d’un soir, écran d’ordinateur où la porno (hétérosexuelle) permet de céder aux délices du plaisir solitaire) que tout se déroule. Car justement, devant un écran d’ordi, tous les navigateurs sont beaux et sexy, touts les goûts sexuels sont acceptés, tout y passe. Ce n’est plus une démocratie de l’acte physique, mais le pur débordement d’une sexualité qui a atteint un point de narcissisme intérieure infernal, car irréversible. Et dans tout ça, Don Jon, le personnage incarné avec une énergie incandescente par un Joseph Gordon-Levitt jeune, beau, sexy, et soyons francs … hot à en mourir ou à « saliver». Car aussi, Don Jon est un film qui malgré sa charge cruelle sur l’état affectif de notre monde dit « civilisé », ose s’aventurer (parfois avec prudence) dans un univers sexuel sans horizons. La conquête de la femme par l’homme n’est plus la même puisqu’elle s’effectue aujourd’hui à deux vitesse, d’un côté selon la perspective de la femme, possessive mais aimante, de l’autre selon le regard d’un certain type de mâle hétérosexuel qui, malgré le passage du temps et les nouvelles revendications sociales en matière d’égalité des sexes, n’a pas vraiment changé. Le beau film de Gordon-Levitt parle justement du choc entre ces deux concepts de rapport à l’autre. Et devant le moindre problème, il ne reste à l’homme que le recours à l’image virtuelle qui, elle, ne pose pas de questions, mais plutôt se plie à ses caprices. Vivement le XXIe siècle ! Avec Don Jon, librement inspiré du libertin vénitien Don Giovanni, nous sommes les témoins agréablement surpris d’une nouvelle voix qui s’impose avec une courageuse détermination dans le cinéma américain contemporain. >> Élie Castiel
DRAME DE MŒURS | Origine : États-Unis – Année : 2013 – Durée : 1 h 30 – Réal. : Joseph Gordon-Levitt – Int. : Joseph Gordon-Levitt, Scarlet Johansson, Julianne Moore, Brie Larson, Glenne Headly, Tony Danza – Dist. / Contact : Remstar | Horaires / Versions / Classement : Cineplex
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. ★ Moyen. ☆ Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.