17 janvier 2014
En quelques mots
★★★ 1/2
Le premier long métrage de Benjamin Ávila est marqué par les souvenir, la mémoire du temps, d’où cet aspect autobiographique qui justifie la présence de l’enfant comme catalyseur de tout ce qui se passe autour de lui. Sa présence semble être le seul côté temporel du film. Les images d’hier paraissent comme des fantômes venus du passé, s’imbriquant dans son être et sa mémoire comme des douces apparitions étrangement lointaines. Cette approche narrative s’inscrit dans le courant du cinéma latino-américain toujours hanté par les diverses dictatures. Et pourtant, dans l’imaginaire de l’enfant, se créent des instantanés figés dans le temps qui paraissent brouillés, pris entre une réalité recomposée et l’image idéale qu’on peut se faire de cette même réalité. Les incidents politiques, la tension qu’ils provoquent, les premières amours adolescentes, les rapports chaleureux avec les parents et un oncle formateur, notamment en ce qui a trait aux questions de l’amour avec le sexe opposé sont autant d’éléments narratifs que quelques instants d’animation viennent rendre aussi poétique que touchant. Évoquant parfois La historia oficial (1985), le très beau film de Luis Puenzo, Enfance clandestine justifie bien son titre dans la mesure où la vie du jeune héros sollicite une solide adaptation à tous ces moments de dureté et de danger. Toujours, comme dans bon nombre de films de l’Amérique latine, Enfance clandestine favorise les dialogues, les expressions, toute la passion d’une certaine latinité. Mais c’est surtout d’un film innocent, troublant, jouant avec la vie et la quête de la lucidité qu’il s’agit. Le jeune Ernesto Alterio propose une interprétation remarquable, oscillant d’un univers à l’autre avec une dextérité et une prise de conscience autant individuelle que politique d’une exigente maturité. > Élie Castiel
CHRONIQUE | Origine : Argentine / Espagne / Brésil – Année : 2012 – Durée : 1 h 51 – Réal. : Benjamin Ávila – Int. : Teo Gutiérrez Moreno, Natalia Oreiro, Ernesto Alterio, César Tronsoco, Cristina Banegas, Violeta Palukas – Dist. / Contact : K-Films Amérique | Horaires / Versions / Classement : Beaubien
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. ★ Moyen. ☆ Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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