15 mai 2014
En quelques mots
Texte : Jean-Marie Lanlo
Cote : ★★ 1/2
Quelques années après Fukushima, ce nouveau Godzilla reste fidèle à ses origines en nous rappelant le danger du nucléaire et la relation parfois difficile qu’entretient l’homme avec la nature. Il est également pour Gareth Edwards l’occasion de réaliser son premier film avec un budget conséquent (il occupait plusieurs postes de l’équipe technique à lui tout seul sur son précédent film, Monsters).
Dans un premier temps, il semble éprouver des difficultés à s’adapter aux contraintes de ce genre de production. La mise en place, qui représente à peu près la moitié du film, est interminable et multiplie les éléments destinés à servir de fil narratif, dont l’intérêt est plus que limité. Par la suite, les choses s’améliorent par intermittence, même si le scénario continue à montrer de gros signes de faiblesse en multipliant les éléments ineptes, inhérents à ce genre de production.
Par contre, le spectateur patient aura la chance de découvrir vingt dernières minutes franchement réussies. Lorsque Godzilla (fier, digne et charismatique) se bat contre deux monstres (plutôt ridicules) dans les rues de San Francisco et que le héros laisse de côté son habillage psychologique simpliste et caricatural pour devenir un soldat n’ayant d’yeux que pour sa mission, le film prend une tout autre ampleur. Gareth Edwards semble enfin libre et se permet de s’éloigner du cahier des charges du bon petit blockbuster qui ne doit surtout pas déstabiliser les spectateurs. Il prend alors des risques formels en poussant certains plans vers une forme d’abstraction graphique, nous entraîne dans une atmosphère parfois proche du cauchemar, s’autorise des changements de rythme et fait un usage intelligent de la musique d’Alexandre Desplat, qui joue avec les codes de manière magistrale.
Au final, après de trop nombreuses dizaines de minutes d’ennui, ce Godzilla finit par nous offrir une vingtaine de minutes très réussies… à l’exception de la toute fin, à la fois convenue et ridicule, donc parfaitement inutile! Même s’il ne comporte que 20 (très) bonnes minutes, le film nous aura donc confirmé une chose: Gareth Edwards est talentueux. Nous avons très hâte de le revoir à la tête d’un nouveau film… en espérant qu’il jouisse cette fois d’une plus grande liberté!
[ AVENTURES DE SCIENCE-FICTION ]
Origine : États-Unis / Japon – Année : 2014 – Durée : 2 h 02 – Réal. : Gareth Edwards– Int. Aaron Taylor-Johnson, Bryan Cranston, Elizabeth Olsen, Juliette Binoche, Ken Watanabe, David Strathairn – Dist. / Contact :Warner | Horaires / Versions / Classement : Cineplex
MISE AUX POINTS
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