1er janvier 2015
Genre : Comédie satirique | Origine : États-Unis – Année : 2014 – Durée : 1 h 52 – Réal. : Seth Rogen, Evan Goldberg – Int. : James Franco, Seth Rogen Lizzy Caplan, Timothy Simons, Randall Park – Dist. / Contact : Columbia | Horaires / Versions : Cinéma Dollar
CLASSIFICATION
Interdit aux moins de 13 ans
(Langage vulgaire)
Oui ! Nous avons finalement pu voir cet objet cinématographique qui n’a d’autres intentions que de faire rire l’auditoire auquel il s’adresse. Surpris par la polémique U.S.A./Columbia Pictures/Corée du Nord, les coréalisateurs Seth Rogen et Evan Goldberg ont sans doute profité de l’occasion pour s’en mettre plein les poches. La preuve, aux États-Unis, même ceux qui n’avaient pas l’intention d’aller voir le film se sont laissés guider par leur devoir patriotique et ont envahi les quelques salles qui le programmaient.
Et dire qu’à l’origine, il n’était question que d’une farce pseudo-politique mettant en vedette les pitreries rogeniennes et les excès gestuels d’un James Franco en plein délire. Disponible en ligne, sur Youtube et Google Play tout particulièrement, il est par contre recommandé de suivre cette interview (une des séquences les plus réussies du film) sur grand écran dans la seule salle à l’affiche, le vénérable Cinéma Dollar, espace nostalgique autant par son aspect vieillot que par les prix imbattables de sa délicieuse junk food. Le samedi après-midi, à la séance de 15 h 40, la salle était pleine à plus de 90 %.
Et pourquoi tant d’encre coulée pour une comédie qui n’aspire qu’à divertir tout en essayant de jeter un regard ironique sur la question ? Oui ! J’ai aimé The Interview. J’ose le dire et je l’assume ! Pour ce qu’il est, c’est-à-dire cool, sympa, alerte, déjanté, je-m’en-foutiste, dénigrant intentionnellement les règles de la bienséance (comme c’est la coutume chez Rogen), tâtant des insanités scatalogiques, ne tenant aucune distance entre la subtilité et les débordements, ne prétendant à rien d’autre.
Essayer de comparer ce film avec The Great Dictator (Le Dictateur) de Charlie Chaplin, pour finir ensuite par le démolir me paraît tout simplement de la concurrence déloyale. Le premier est un chef-d’œuvre du cinéma mondial. Pour ainsi dire, un intouchable. Le second n’aspire nullement à atteindre la pérennité.
Tous les genres sont confondus dans ce film : buddy movie, film d’action, faux James Bond, farce patriotique, comédie irrévérencieuse. Et oui, il y a plein de clichés, autant sur les États-Unis que sur la Corée du Nord. Mais c’est de cela que se nourrissent ces comédies, sans quoi elles ne seraient pas ce qu’elles sont.
Dans cet emballage d’idées sorties de l’imagination à la fois jouissivement sordide et délirante du duo de réalisateurs, Eminem avoue sa fausse homosexualité, le dictateur nord-coréen Kim Jong-Un s’avère un tendre au cœur pur qui a vécu une enfance manipulée par son paternel, du moins jusqu’à ce que, fiction aidant, on découvre la vérité. Tout est inventé, mais c’est inoffensif et totalement autonome. Que demander de plus ?
MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel) ★★★★ (Très Bon) ★★★ (Bon) ★★ (Moyen) ★ (Mauvais) ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES
2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.