30 avril 2015
RÉSUMÉ SUCCINCT
Jake et Ella se rencontrent dans un accident d’auto-tamponneuse et s’éprennent follement l’un de l’autre. Mais c’est sans compter sur le machiavélisme d’une garce qui sème la discorde chez les amoureux transis.
Le cinéaste américain d’animation Bill Plympton s’est fait connaître par ses courts Your Face, Guard Dog et Push Comes to Shove,gagnants de nombreux prix pour leur humour très physique et même absurde. Encore pour ce long métrage, produit en partie avec l’aide d’un site de socio-financement, il a lui-même dessiné à la main sur papier les divers éléments et l’on y reconnaît encore sa facilité à créer des silhouettes très souvent en mouvement coloriées ensuite par ordinateur.
Jake et Ella sont très différents physiquement, elle filiforme aux formes avantageuses, lui peut-être un ancien athlète devenu garagiste à la trogne massive. Le coup de foudre est littéralement électrisant lors d’une rencontre carnavalesque dans une foire. Cupidon redonne à Ella un nouveau cœur amoureux. Le scénario de Plympton intègre ensuite des éléments du film noir dans un environnement de petite ville américaine où la course d’Ella dans une voie entourée d’arcades semble un hommage à la peinture de Chirico Mystère et mélancolie d’une rue.
Après le bonheur survolté de la lune de miel, des airs d’opéra renforcent le caractère mélodramatique de l’action où même Jake dans son auto vrombissante voit les lois de la mécanique déstabilisées pendant une tentative de suicide. La joie de Plympton dans cette recherche de l’emphase auditive, visuelle et cinétique est communicative malgré les raccourcis scénaristiques comme la capsule de téléportation d’âme. Des borborygmes, feulements et ahanements constituent l’essentiel du discours non verbal de ces êtres qui apparaîtront à certains comme coincés dans un temps ancien alors qu’ils sont peut-être plus nombreux que l’on daigne les remarquer dans nos villes d’une urbanité pas si assurée. Le propos de Plympton, par la grandeur échevelée de ses circonvolutions, atteint d’une certaine façon à l’universel.
Au même programme, le grand gagnant du dernier Prends ça court ! Mynarski : chute mortelle de Matthew Rankin, portrait très original d’un héros canadien presque oublié de la Seconde Guerre mondiale aura droit à une présentation plus que méritée.
Genre : ANIMATION – Origine : États-Unis – Année : 2013 – Durée : 1 h 16 – Réal. : Bill Plympton – Dist. / Contact : Plymptoons Films (Cinéma du Parc).
Horaires : Cinéma du Parc
CLASSIFICATION
Non classé
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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