En salle

Woman in Gold

1er avril 2015

Antidote contre l’oubli

Élie Castiel
CRITIQUE
★★★

Ce n’est pas aussi bien réussi que le séduisant My Week With Marilyn, premier long métrage de Simon Curtis, mais Woman in Gold possède tout de même un certaine élégance, un raffinement suranné, certes, mais qui provoque néanmoins notre impartiale adhésion. Notamment dû au jeu, comme d’habitude, aussi tempéré qu’effréné d’une Helen Mirren, toujours en pleine forme.

Woman in Gold s’insinue dans le cœur
des spectateurs comme une espèce
d’exutoire face à l’amnésie collective.

Évoquant par son sujet l’inégal et embrouillé The Monuments Men, de George Clooney, et The Rape of Europa, le fascinant documentaire de Richard Berge et Bonni Cohen, le film de Curtis opte pour la fiction classique, mettant en parallèles flashbacks, beaucoup plus réussis, et séquences contemporaines, plutôt axées sur des situations aux dialogues souvent étrangement télégraphiés.

Woman in Gold

Si on sent une tendance pour le manichéisme accommodant, il n’en demeure pas moins que face à la possibilité de renoncer à l’une des célèbres toiles de Klimt, de surcroît, La dame en or, les autorités autrichiennes, tel que perçues, sont tout à fait crédibles dans leur rôle de bureaucrates insensibles. La mise en scène de Curtis repose essentiellement sur le voyage initiatique d’un jeune avocat, découvrant ses véritables racines et surtout les valeurs éthiques de sa profession, et pour la vieille dame digne, le parcours vers un passé douloureux qu’il aurait mieux fallu oublier.

Film sur la mémoire, les souvenirs blessés, la résilience et la fin d’une certaine innocence qu’imposent les dérives d’un régime ancré sur les frontières raciales, Woman in Gold s’insinue dans le cœur des spectateurs comme une espèce d’exutoire face à l’amnésie collective. À l’heure où l’antisémitisme (et l’islamophobie naissante injustifiée malgré certaines dérives radicales minoritaires) se faufile de plus en plus à l’horizon, particulièrement en Europe, le film de Curtis vient briser notre indifférence délétère.

revuesequences.org
Sortie : Vendredi 27 mars 2015

V.o. : anglais
V.f. > La dame en or

Genre : Drame biographique – Origine :   États-Unis– Année : 2015 – Durée : 1 h 49 – Réal. : Simon Curtis – Int. : Helen Mirren, Ryan Reynolds, Daniel Brühl, Katie Holmes, Max Irons, Tatiana Maslany – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : Cineplex

CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). (Mauvais). ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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