14 mai 2015
RÉSUMÉ SUCCINCT
Max est témoin d’une traque. Une distraction de la part de ses geôliers lui donne l’occasion de retrouver sa liberté. Pour survivre dans une mer de sable, il s’associe à un groupe des rescapées.
Si on s’attache essentiellement à la forme, force est de souligner que l’excellent travail de John Seale (The English Patient, Cold Mountain, entre autres) propulse le spectateur dans un univers apocalyptique filmé de manière brute, ne laissant rien au hasard, la caméra carburant au métal, aux pneus en caoutchouc et autres adjuvants chimiques qui les composent et à tous ces ingrédients concrets utilisés pour faire en sorte que les poursuites infernales et interminables se transforment en chorégraphies diaboliques sorties de l’imaginaire d’un cinéaste qui, encore à 70 ans, croit en ce qui l’a rendu mondialement célèbre.
Ce n’est pas une suite au Mad Max original, avec Mel Gibson comme personnage principal, mais une nouvelle version où Tom Hardy, malgré les apparences, semble plutôt discret et néanmoins accomplit avec virtuosité, belle gueule et un charisme légendaire sa tâche de héros de western futuriste. Mais cette fois-ci, la réplique de George Miller (dont le vrai nom est George Miliotis, australien, d’origine grecque) se matérialise sous les traits de la nouvelle femme.
Justement, la femme est ici l’amazone, la guerrière, la combattante ; elle est virilisée, testostéronée, ne comptant que sur elle-même pour survivre. Sur ce point, Charlize Theron réussit brillamment ce qu’on lui demande de faire. Mais avec ce nouveau visage que l’écran soumet à la femme, ne s’agit-il pas en fait d’une théorie selon laquelle celle-ci a fini par admettre que le pouvoir de l’homme est ce qui dirige le monde. Et pour cela, elle ne peut y adhérer qu’en transformant sa féminité. George Miller l’a bien compris, comme c’est d’ailleurs le cas de nombreux autres réalisateurs. La preuve est dans le caractère du film, dans son refus de compromis, sa liberté dans le mouvement, sa complète franchise devant les excès.
Après tout, Mad Max: Fury Road est un film culte et cela lui donne des droits. Mais derrière tous ces effets tonitruants mis en évidence par la musique énervée et omniprésente de Junkie XL (Tom Holkenborg), le nouvel opus millerien ne livre pas tout à fait la marchandise sur le plan du discours sociopolitique, éclipsé sans doute par un visuel trop appuyé.
Si la critique cannoise l’a encensé, comme d’ailleurs celle d’ici et des États-Unis, cela a à voir avec un sentiment de rage, de raz-le-bol généralisé et d’une violence interne qui, aujourd’hui, envahit l’individu. Mais qui, dans Max Mad: Fury Road, s’extériorise plein de bruit et de fureur comme si le cinéma était devenu un substitut volontaire à la manifestation tangible de nos angoisses et de nos tourments.
Genre : Aventures – Origine : Australie– Année : 2015 – Durée : 2 h – Réal. : George Miller – Int. : Tom Hardy, Charlize Theron, Hugh Keays-Byrne, Teresa Palmer, Nicholas Hoult, Zoë Kravitz – Dist. / Contact : Warner.
Horaires : Cineplex
CLASSIFICATION
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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