12 juin 2015
Grâce à l’investissement d’un jeune milliardaire, Simon Masrani, le rêve de John Hammond est maintenant réalisé : Jurassic World est le plus grand parc à thème abritant des animaux de la préhistoire. Mais un jour…
Malgré tous les obstacles, certains genres subsisent au passage du temps. Plus de vingt ans après Jurassic Park (1993), une nouvelle génération de scénaristes réalisent leur rêve de faire revivre l’un des films parmi les plus excitants de Steven Spielberg. Jeux vidéo étant à l’ordre du jour, Jurassic World s’adresse particulièrement aux nouveaux adeptes du genre, visant essentiellement sur le caractère spectaculaire, laissant tomber au passage divers aspects psychologiques. Aujourd’hui, peu importe la résonnance narrative sur les personnages, ou du moins, ces derniers ne manifestent que peu d’importance à leurs rôles, se soumettant au service de l’imaginaire visuel.
La caméra jette ainsi son dévolu sur ces étranges bêtes sortis d’un autre âge. À tel point qu’ils deviennent les protagonistes principaux de ce ludique jeu vidéo sur grand écran. Quelques détails humains s’infiltrent tout de même par ci par là, donnant une vision de la femme dans le nouveau contexte hollywoodien. D’incertaine et innofensive, Claire (très convaincante Bryce Dallas Howard) se transforme en guerrière accomplie, au grand étonnement de Owen (Chris Pratt, très bon en honcho viril de service). Les nouvelles amazones portent désormais robe serrée et talons hauts, sont sexy, féminines, hétéro à 100 %, prouvant que la féminité ne se perd pas dans la lutte contre l’ennemi. Apport sans doute de la scénariste Amanda Silver (Dawn of the Planet of the Apes, 2014) et en prévision de 2017 et 2018, Avatar 2 et Avatar 3), avide d’apporter au scénario son grain de sel.
De l’économie de moyens utilisée en 1993 par Spielberg, avec un résultat tout de même impressionnant, les nouveaux scénaristes jouent la carte de la séduction, entraînant les spectateurs dans un véritable maelström de course contre la montre. Indominus rex s’est échappé, et cela est plus que suffisant pour provoquer le délire, autant chez les protagonistes que chez les spectateurs qui, à la fin, le soir de la première, ont applaudi à tout rompre.
Mais il manque un je-ne-sais-quoi dans Jurassic World. Sans doute un côté poétique que les effets numériques empêchent de se manifester à cause de leur frivolité, leur froideur, leur manque d’humanité et leur mécanique. Et pourtant, dans ce spectaculaire sport de combat que constitue la survie contre ces créatures encombrantes, existe, dans la mise en scène de Colin Trevorrow, une sorte de naïveté adolescente, une des tendances d’un certain nouveau cinéma grand public, de plus en plus infantilisant. Les nombreux films d’animation à prendre l’affiche depuis quelques années sont des exemples parmi les plus convaincants.
Quant à Jurassic World, il est certain qu’il brisera des records en terme de recettes aux guichets, grâce aussi à une finale conservatrice qui tout en se faisant rassurante, reflète en quelque sorte, l’état du monde. Décidément, la machine hollywoodienne se porte à merveille.
Genre : Aventures fantastiques – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 2 h 04 – Réal. : Colin Trevorrow – Int. : Chris Pratt, Judy Greer, Bryce Dallas Howard, Jake Johnson, Vincent D’Onofrio, Irffan Khan, Lauren Lapkus – – Dist. / Contact : Universal.
Horaires : @ Cineplex
CLASSIFICATION
Visa GÉNÉRAL
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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