24 décembre 2015
Nul doute que c’est avec Spanking the Monkey (1994), un petit bijou de film indépendant, que David O. Russell s’est fait connaître de la critique et d’un certain public cinéphile non encore converti aux plaisirs (bien souvent justifiés) des superproductions. Sa démarche se poursuit néanmoins dans la voie prudente d’un cinéma plus accessible, mais hautement efficace, comme peuvent en témoigner le charmant Silver Linings Playbook (2012) et le costaud American Hustle (2013).
Ce n’est pas non plus surprenant que dans Joy, on retrouve deux vedettes de ces deux films, Jennifer Lawrence et Bradley Cooper. De l’interprète-héroïne de la série culte The Hunger Games, on constate ici un registre équilibré, sain, diversifié ; la jeune star s’acclimate à toutes les situations et à divers défis. Car Joy, tiré d’un fait réel, est aussi et surtout un film sur l’endurance dans l’art d’interprétation, caractéristique souvent peu abordée par certains critiques. Ici, Lawrence fait preuve d’une ouverture d’esprit située entre courage et détermination et une prédisposition à flirter constamment avec la caméra. Elle savoure chaque moment et s’en donne à cœur joie lorsqu’il s’agit de transcender le quotidien, de s’ouvrir à d’autres horizons.
Si Bradley Cooper a un rôle moins imposant, il n’en demeure pas moins que sa présence contribue à enrichir son répertoire, déjà imposant. Bradley, c’est un look, une façon originale de poser son corps devant l’objectif de l’appareil d’enregistrement des images ; c’est aussi donner à ses personnages une sorte de diablerie séductrice. Comme une invitation au voyage.
Le scénario, bien qu’un peu éparpillé, s’aventure dans les méandres de l’imaginaie populaire fécond et malgré les temps présents, se permet de jongler avec les alternatives qui s’offrent à l’individu afin de réussir, prouvant avec un sans-gêne étonnant que pour atteindre le rêve américain, il suffit d’une (grande) dose d’imagination, de persévérance et de combativité. Cette hypothèse, douteuse mais souhaitée, donne lieu à des séquences fortement réussies et à des dialogues, certes calculés, mais non pour le moins dépourvus de fantaisie. Entre les tours de phrase assassins et les sous-entendus narquois, Joy est un plaisir de tous les instants.
Genre : CHRONIQUE BIOGRAPHIQUE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 2 h 04 – Réal. : David O’Russell – Int. : Jennifer Lawrence, Robert De Niro, Isabella Rossellini, Edgar Ramirez, Diane Ladd, Bradley Cooper – Dist. / Contact : Fox.
Horaires : @ Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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