7 janvier 2016
Oncle Bernard vaut avant tout pour son hommage à un personnage attachant, maître de la pensée libre et économiste de gauche iconoclaste. Le film, tourné à Paris dans le cadre de son précédent film L’encerclement, nous éclaire sur plusieurs aspects arides des théories économiques qui régissent le libéralisme. Bien que filmé il y a plus de quinze ans, les explications de Maris n’ont rien perdu de leur actualité et s’avèrent essentielles à qui veut comprendre le marasme dans lequel les économies occidentales sont plongées. Voilà un film qui apporte la réflexion et qui stimule notre regard, ce que peu de médias osent encore faire.
Brouillette nous offre aussi un regard sur le métier de réalisateur en décidant de laisser les quelques moments creux de son entrevue, les raccords, les images perdues et même l’écran noir qui apparaît à quelques reprises par manque de pellicule. Un travail sans artifice qui nous fait entrer de plain-pied dans le processus de construction du film. Un choix, volontaire va s’en dire, qui participe pleinement à rapprocher le spectateur du personnage en lui donnant une dimension plus amicale, moins « donneur de leçon ».
Nous ne sommes peut-être plus dans une salle de cinéma, mais plutôt dans l’univers quotidien de l’économiste, aux côtés du réalisateur et de son équipe. On y entend, on y voit, on y respire presque Charlie Hebdo. On prend un bon café avec un pote qui nous parle économie, entouré de ses amis. Oncle Bernard est un document brut, certes, mais c’est avant tout un devoir de mémoire indispensable.
Genre : DOCUMENTAIRE – Origine : Canada [Québec] / Catalogne – Année : 2015 – Durée : 1 h 19 – Réal. : Richard Brouillette – Dist. / Contact : Les Films du Passeur.
Horaires : @ Cinémathèque québécoise
CLASSEMENT
Exempté
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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