10 mars 2016
RÉSUMÉ SUCCINCT
Afin de lui rendre hommage, un producteur d’Hollywood propose à Chet Baker, un trompettiste de jazz célèbre des années 1960, de tenir le premier rôle dans un film sur sa vie.
Le grand trompettiste et chanteur américain Chet Baker a été accro à l’héroïne pendant de nombreuses années et c’est là une des causes de sa mort accidentelle en 1988. Il avait déjà plus tôt reçu des offres pour jouer au cinéma étant donné sa dégaine et sa beauté et avait même participé, en 1960, à Urlatori alla sbarra (Howlers of the Dock), de Lucio Fulci. C’est à partir de ces deux éléments que le réalisateur Robert Budreau a écrit son scénario qui reprend en l’élargissant les thèmes de son court métrage The Deaths of Chet Baker. Au lieu de faire un drame biographique complet sur la vie de cet artiste, il se concentre donc sur quelques années délimitées par deux passages à Birdland où Baker doit concurrencer Miles Davis, le musicien en vogue de New York alors que Chet est vu comme le représentant du son West Coast venant de Californie.
Budreau tresse des variations fictives à partir d’épisodes réels de la vie de l’artiste où l’emploi alterné du noir et blanc et de la couleur se manifeste de manière presque évidente. Les paysages du Nord de l’Ontario, où le film a aussi été tourné, remplacent avantageusement dans la cinématographie de Steven Cosens, les champs de l’Oklahoma automnal où Baker et sa compagne Jane vont se ressourcer chez les parents de Chesney Henry Baker, eux-mêmes musiciens dans leur jeunesse.
Ethan Hawke s’est investi complètement dans le rôle, apprenant même le maniement de la trompette. Sa voix de chanteur étonne même dans certaines chansons spécialement My Funny Valentine. L’interaction qu’il établit et prolonge avec Carmen Ejogo est belle et même touchante à voir, rajoutant un érotisme palpable mais contenu dans certains passages. L’on peut comprendre la diversité des sentiments de cette Jane, inspirée par plusieurs des véritables compagnes ou épouses de Baker face à ce séducteur aux nombreux démons intérieurs. Budreau, malgré quelques accros au niveau de la construction, a réussi son hommage à cet artiste sur lequel Bruce Weber a réussi le documentaire définitif en 1988 Let’s Get Lost.
Genre : DRAME BIOGRAPHIQUE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 37 – Réal. : Robert Budreau – Int. : Ethan Hawke, Carmen Ejogo, Callum Keith Rennie, Stephen McHattie, Janet-Laine Green – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : @ Cinéma du Parc
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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