RÉSUMÉ SUCCINCT Belle, une jeune fille intelligente et indépendante, vit au village avec son père, Maurice, un vieil inventeur. Gaston, un chasseur vaniteux et grossier, rêve d’en faire sa femme. Au cours d’une promenade en forêt, Maurice se perd et trouve refuge au château d’un prince, égoïste et insensible, qu’une fée a transformé en bête hideuse en raison de son manque de générosité.
CRITIQUE ★★★ ½ Texte : Élie Castiel
GRÂCE ET ÉBLOUISSEMENT
Enième adaptation cinématographique du conte classique, Beauty and the Beast bénéficie de la présence de Bill Condon à la mise en scène ; car c’est bien de cela qu’il est question, d’une présence virtuelle ; ouvertement gai, le cinéaste évoque la version (1946) de Jean Cocteau, clin d’œil amical à un confrère qui, à sa façon, avec un noir et blanc lumineux et en même temps surréaliste et chimérique, imposait un regard innovant sur le plan. Soulignons que la relation ambigue entre Gaston (unique Luke Evans) et son sous-fifre LeFou (Josh Gad, caricaturant son personnage) se corrige à un moment pour atteindre un plus large public, oubliant que justement, ce jeune public est plus au courant sur les questions des identités sexuelles que leurs parents.
Proche aussi du collectif Fantasia (1940), auquel Condon
rend un hommage en filigrane, Beauty and the Beast se
présente comme l’une des belles surprises de l’année
en matière de cinéma grand public. Un pur enchantement.
Ici, c’est Hollywood qui règne avec quelques mouvements chorégraphiques où la comédie musicale issue de Broadway – Beauty and the Beast est en fait une comédie ou encore conte musical – se juxtapose au classicisme littéraire et fantaisiste de l’ensemble pour lui apporter un soutien majestueux et hautement divertissant.
Les inhabituels objets inanimés ont une âme et deviennent physiques ; Condon les dirige (façon de parler), leur donnant des carures d’humains à s’y méprende. L’humour camp et les retours sur une culture gaie enjolivée s’adresse aux spectateurs qui ont apprécié, entre autres, Dreamgirls (2006) du même cinéaste.
Bill Condon est aussi l’illustre réalisateur de films comme le très bon The Fifth State (2013), suivi du remarqué Mr. Holmes (2015), s’adaptant aux différents genres, sans nécessairement lui ajouter une dimension homosexuelle, comme la plupart des cinéastes de sa génération ouverts à leur différence. Ian Mckellan joue ici un rôle, question d’amitié solide entre lui et le cinéaste, mais surtout pour son talent à composer des personnages inhabituels avec entrain et conviction. Proche aussi du collectif Fantasia (1940), auquel Condon rend un hommage en filigrane, Beauty and the Beast se présente comme l’une des belles surprises de l’année en matière de cinéma grand public. Un pur enchantement visuel et auditif.
Sortie : vendredi 17 mars 2017 V.o. : anglais / version française La Belle et la Bête
Genre : CONTE FANTASTIQUE – Origine : États-Unis – Année :2017 – Durée : 2 h 09 – Réal. : Bill Condon – Int. : Emma Watson, Dan Stevens, Luke Evans, Ewan McGregor, Gugu Mbatha-Raw, Emma Thompson, Ian McKellen – Dist./Contact :Buena Vista. Horaires : @Cineplex
CLASSEMENT Tout public
MISE AUX POINTS ★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.