30 mars 2017
RÉSUMÉ SUCCINCT
Le couple formé de Marie et Boris vit une séparation. Le problème surgit dans le partage des biens. Sans oublier qu’ils ont des jumelles et que leurs proches amis se mêlent à la partie.
Avec Les chevaliers blancs, le réalisateur belge Joachim Lafosse avait quitté l’Europe pour poser ses caméras en Afrique, tout en continuant de traiter d’un sujet inspiré d’un fait divers réel (comme ce fut le cas dans À perdre la raison). Pour son dernier film, il revient sur son continent et délaisse le fait divers pour s’intéresser au quotidien d’un couple en phase de rupture, mais conserve un élément omniprésent dans son cinéma: les d’enfants confrontés malgré eux au monde des adultes.
Grâce à la sensibilité de sa mise en scène et à l’attention dénuée de tout jugement qu’il porte à ses personnages, il confirme faire bel et bien partie des valeurs sûres du cinéma européen. Dès le premier plan de L’économie du couple, sa mise en scène nous indique clairement les intentions du cinéaste : observer avec neutralité le déchirement d’un couple, en prenant la résidence comme champ de bataille et les enfants comme victimes collatérales. Dans le premier plan, la caméra, située à l’intérieur de la maison, filme à travers la porte vitrée une mère et ses deux filles rentrant chez elles. Le naturel des interprètes, associé à la banalité assumée du dialogue, nous plonge dans le quotidien, jusqu’à ce qu’un élément vienne le bousculer légèrement : l’époux est également dans la maison, dans laquelle il vit toujours, mais nous comprenons vite que sa présence n’est pas souhaitée.
La caméra se contente de suivre les discussions et la montée de la tension en restant à la même place, comme à distance, en opérant uniquement de légers mouvements panoramiques. D’emblée, Lafosse laisse la possibilité au spectateur de prendre parti pour l’un ou l’autre membre de ce couple qui se déchire. Certains pourront reprocher à la femme son autoritarisme méprisant envers un homme qui vit encore avec elle, et qu’elle accuse d’être présent au mauvais moment ou de s’occuper de ses propres filles.
D’autres pourront au contraire reprocher à l’homme son positionnement en victime adulescente, son incapacité à respecter les règles et à ne pas se laisser guider par son envie du moment. Sans manichéisme, Lafosse va conserver cette approche tout au long du film, au risque de laisser planer le doute chez le spectateur désireux de trouver à tout prix un responsable de la déliquescence du couple.
[…]
Genre : DRAME – Origine : France / Belgique – Année : 2016 – Durée : 1 h 40 – Réal. : Joachim Lafosse – Int. : Bérénice Bejo, Cédric Kahn, Jade Soentjens, Marthe Keller, Pascal Rogard – Dist./Contact : Axia.
Horaires
@ Cinéma Beaubien – Cineplex
Classement
En attente
MISE AUX POINTS
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