En salle

Kedi

25 mai 2017

RÉSUMÉ SUCCINCT
Des centaines de milliers de chats parcourent la métropole d’Istanbul, traversant la vie des gens. Comme les humains, ils doivent eux aussi apprivoiser l’environnement.

CRITIQUE
★★  ½

Texte : Charles-Henri Ramond

UNE ÂME ET QUATRE PATTES

L’anthropomorphisme a depuis toujours marqué le cinéma d’animation américain et s’est vite propagé à la fiction. On pourrait presque dire que la plupart des animaux de compagnie font partie intégrante de la panoplie des personnages « bankables » du 7e art tel que le démontre les succès obtenus par Lassie le colley, Flipper le dauphin, Babe le cochon, Clyde l’orang-outan de Doux dur et dingue, et tant d’autres.

Kedi

Le documentaire y avait échappé, jusqu’à ce que Kedi jette un pavé dans la mare et ouvre, qui sait, la voie à d’autres productions du genre. Sorti en salles cet hiver aux USA, le film produit et réalisé par Ceyda Torun, une jeune Turque installée aux États-Unis, a obtenu un beau succès critique et un impressionnant succès au box-office… supérieur à celui de  T2: Trainspotting et largement au-dessus de tout ce qu’avait pris en charge jusque-là le distributeur indépendant Oscilloscope (également responsable de la sortie américaine de Félix et Meira de Maxime Giroux).

Ce qui ressort ici – comme dans bon nombre de films
traitant d’Istanbul – c’est la radicale modernisation
qui est en train de s’opérer sur le milieu de vie des
Stambouliotes, et dont les chats sont eux aussi sont les victimes.

Emblématiques d’Istanbul, les chats sont donc au centre de ce mignon petit « feel good movie » estival qui illustre les profonds changements de sa ville d’origine à travers le portrait de sept félins et des habitants qui en prennent soin, à défaut d’être leur propriétaire officiel. Au fil de leurs périples quotidiens et de leurs rencontres inopinées, la cinéaste pose un regard original et ludique sur cette métropole souvent filmée. Elle y évoque les bienfaits thérapeutiques de leur compagnie, relève leur côté mystique et leur importance dans l’harmonie et l’ordre de ce bouillonnant coin du monde.

Ce qui ressort ici – comme dans bon nombre de films traitant d’Istanbul – c’est la radicale modernisation qui est en train de s’opérer sur le milieu de vie des Stambouliotes, et dont les chats sont eux aussi sont les victimes. Bien des sujets graves sont abordés avec une apparente légèreté, mais parviennent néanmoins à marquer les esprits. La sensibilité y est également présente, notamment dans le passage où un homme âgé avoue qu’après sa dépression il a retrouvé un sens à sa vie grâce aux animaux errants dont il s’occupe. Très dans l’air du temps, l’idée de départ est donc fort originale. Cependant, on regrette la trop forte disparité des témoignages, et des redondances certaines dans la démonstration. Malgré tout, Kedi a indéniablement la capacité d’informer sur l’état de cette ville gigantesque qui n’en finit pas de se transformer. Les chats sont là  pour le plus grand bonheur de ses résidents, pour longtemps encore, souhaitons-le.

Sortie :  vendredi 26 mai 2017
V.o. :  turc / s.-t.a. & s.-t.f.
Kedi : Au royaume des chats

Genre :  Documentaire animalier – Origine : Turquie / États-Unis – Année :  2016 – Durée :  1 h 19  – Réal. :  Ceyda Torun – Dist. :  Films Eye Steel Inc.

Horaires
@
  Cinéma Beaubien – Cinéma du Parc

Classement
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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