29 juin 2017
Comme plusieurs cas vus dans le cinéma français récent, l’empathie causée par une maladie incurable mène cette comédie romantique légère et grave à la fois, méticuleusement formatée « prime-time » d’une grande chaîne de télévision populaire française. Ce qui est moins conventionnel – et qui fait que le charme opère – c’est d’avoir mis au centre du récit les conséquences de la santé sur la psychologie et le comportement d’un personnage féminin qui doit en outre combattre un physique soi-disant ingrat lui ayant fait perdre tout espoir. Rongée par un cancer tenace, Lucie a tiré un trait sur sa capacité à plaire encore et rejette catégoriquement ce corps malmené par les traitements. Alors lorsqu’elle rencontre un brillant étalon arrogant et sûr de lui, et que de cette rencontre naît une romance sincère, les doutes s’effacent et les étincelles se transforment en feu d’artifice. Grâce au jeu tout en finesse de Florence Foresti, l’instabilité émotionnelle de cette femme qui n’y croit plus transparaît à chaque instant, proposant un savant dosage de rires et de larmes. Face à elle, Mathieu Kassovitz n’est pas en reste avec sa composition parfaitement décalée du tombeur.
À ce couple improbable, représentant deux facettes opposées – développées jusqu’au aux limites du cliché – d’une tranche d’âge somme toute assez peu explorée par le cinéma, s’ajoute des portraits d’épouses et de mères qui reprennent foi en la vie, au-delà de toute espérance. Cependant, c’est peut-être dans cette vision rose bonbon de la réappropriation de soi que le film finit par tomber dans un schéma convenu. Heureusement, le tableau amoureusement dessiné d’une famille aussi solide qu’elle semble dysfonctionnelle, menée par une impeccable Josée Drevon, inoubliable dans la série culte Kaamelott, parvient au scénario à trouver un second souffle. S’appuyant sur plusieurs seconds rôles qui ne servent pas que de faire-valoir, notamment celui de la sœur incarnée par Olivia Bonamy, De plus belle peut également compter sur des dialogues incisifs et des univers visuels richement composés. Si l’on peut regretter que le récit devienne plus conventionnel dans sa seconde moitié, et que la mise en scène n’offre que peu de surprises, ce premier long métrage d’Anne-Gaëlle Daval est malgré tout un « feel-good movie », ne transcendant rien au genre certes, mais très agréable à regarder.
Genre : Comédie dramatique – Origine : France / Belgique – Année : 2017 – Durée : 1 h 39 – Réal. : Anne-Gaëlle Daval – Int. : Florence Foresti, Mathieu Kassovitz, Nicole Garcia, Jonathan Cohen, Olivia Bonamy, Josée Drevon – Dist. : MK2 | Mile End.
Horaires
@ Cinéma Beaubien –Cineplex
Classement
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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