22 juin 2017
Les films des Transformers se suivent, se ressemblent et même s’assemblent les uns aux autres comme un immense casse-tête d’un milliard de dollars. Vous avez bien lu : les cinq films combinés ont coûté près d’un millard à produire, le dernier 220 millions à lui seul, mais les quatre premiers ont aussi ramassé près de quatre millards de beaux dollars américains. Cela représente plus que le produit intérieur brut combiné des îles Seychelles et de la Grenade ! Il ne s’agit donc pas d’une opération casse-gueule.
Nul doute que ce dernier casse-pied va au moins engranger un autre milliard. Mais ce n’est rien comparé aux milliards de milliards de pixels qui forment les milliards de pièces individuelles composant chacune des milliers de parties de tous les Transformers de cet immense cassetin. À les voir évoluer sur l’écran dans des récits du plus en plus farfelus et débridés, on se dit que les producteurs ne se lasseront jamais de nous rejouer la même cassette : la Terre est menacée de destruction par une entité extraterrestre que seuls Optimus Prime et les Autobots peuvent arrêter, avec quelques humains envoyés au casse-pipe.
De toute évidence, le réalisateur Michael Bay s’amuse beaucoup avec tout cet argent. Ils composent des plans magnifiques en téléphoto, voire grandioses, de véritables fresques numériques. Il en profite pour abuser des ralentis et des contre-plongées avec travellings latéraux. Il se complait dans un prologue médiéval liant le Roi Arthur et Excalibur aux Transformers, question de dammer le pion à Guy Ritchie et son médiocre King Arthur: Legend of the Sword. Il se permet de pulvériser tout ce qui lui tombe sous la main dans l’expression la plus casse-cou d’une orgie de destruction massive, dépassant en ampleur la finale de Man of Steel.
Il peut engager Anthony Hopkins pour venir jouer un lord anglais se prenant pour Cassandre. Il fait revenir Mark Whalberg du film précédent et le fait tourner sur lui-même jusqu’à ce qu’il casse tout. Puis il ramène brièvement deux acteurs vedettes des films passés, Stanley Tucci en improbable Merlin (oui, ce Merlin magicien!) et John Turturro en agent Simmons très casse-pipe, histoire de se retrouver entre amis. Puis, il lance le compositeur Steve Jablonski à bride abattue dans ce casse-pierre tonitruant, tapissé mur à mur d’une musique si pompeuse et si volontairement divertissante que si le film était projeté à l’extérieur, on pourrait la qualifier de cassazione !
Mais après s’être fait casser les oreilles par ce film casse-couille qui laisse un goût moelleux et fade dans la bouche comme une cassave, qu’en reste-t-il ? Que cherchait à exprimer Michael Bay dans ce casse-tête interminable dont les pièces se bousculent sur l’écran dans un montage étourdissant qui nous laisse pantois? À quoi bon ce délire visuel quand on ne parvient même plus à distinguer les bons Transformers des mauvais? Les pièces sont là, éparpillés un peu partout. Mais si l’on ne veut pas le compléter, ce foutu casse-tête casse-cul? Le jouet est cassé, c’est tout.
Genre : Action / Science-fiction – Origine : États-Unis – Année : 2017 – Durée : 2 h 31 – Réal. : Michael Bay – Int. : Mark Wahlberg, Laura Haddock, Anthony Hopkins, Isabelle Moner, John Duhamel, Stanley Tucci – Dist. : Paramount Pictures.
Horaires
@ Cineplex
Classement
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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