19 juillet 2018
Une enquête choc, menée tambour battant à travers les méandres de l’identité, des origines et de la complexité de l’individu. Des triplés, séparés intentionnellement à leur naissance, deviennent des héros mythiques dans un pays où l’allégorie est sacrée, une des fondations dans la construction du pays. Un vaste territoire peuplé de gens venus de partout pour renforcer le mythe, pour le rendre aussi vrai que tout, malgré les nombreux échecs et failles à travers les siècles.
Entre ces trois illustres personnages, une symbiose fracassante, une alchimie des plus tendres qui fait rêver l’Amérique (journaux, radio, talkshows télévisés, entourage). Et puis la vérité, aux conséquences tragiques. Comme dans un film de fiction qui aurait fait la joie de très grands réalisateurs.
À mesure que la vérité se dévoile peu à peu, c’est le rapport entre l’écran et les spectateurs qui opère, dans sa vulnérabilité, son indifférence, sa nudité, son lien avec ce qui doit être montré et ce qui ne le doit pas.
Les enjeux sont si complexes qu’il est impossible de tout montrer. Les têtes parlantes sont si puissantes, si articulées, tant dans la détresse ou la joie des visages, qu’elles transcendent cette technique du documentaire en l’humanisant davantage, révélant pour ainsi dire la complexité de la condition humaine. La proposition est sans doute de facture télévisuelle à certains moments, mais consciente également de ses limites et de son parcours atypique.
Le Britannique Tim Wardle, qui signe ici son troisième long métrage documentaire, possède quelque chose qui a à voir avec respect, distanciation, absence de sensationnalisme et une humanité qui le place parmi les rares qui arrivent à survivre dans un monde devenu fou, troublant, inquiétant.
Ces triplés, c’est aussi moi et les autres. C’est notre rapport à l’origine de la vie, autrement dit à la naissance, à l’institution familiale, à nos rapports avec notre entourage immédiat. Et puis, le trajet de trois vies raconté comme dans un récit purement fictionnel. Les différents visages que ces personnages montrent nous plongent dans l’émoi, la tristesse et la béatitude. Nous retenons notre souffle devant tant de prise de conscience avec ce mot si ingrat, vérité ; en quelque sorte la roue du destin et ce quelque chose qu’on appelle simplement exister.
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Genre
Documentaire
Origine
Grande-Bretagne
Année
2018
Durée
1 h 37
Distributeur
Métropole Films
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Horaires & info.
@ Cinéma du Parc
Cineplex
Classement
Tous publics
Déconseillé aux jeunes enfants
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MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon.
★★ Moyen. ★ Mauvais. 0 Nul / ½ [Entre-deux-cotes]
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