14 août 2009
Il n’y a pas que les créateurs, mais aussi un public, les nouveaux cinéphiles. Malgré les nombreuses ondes négatives et quelques voix dissidentes, il existe une cinéphilie aujourd’hui, mais différente et plus diversifiée que celle de l’âge d’or. Il n’est plus question pour ces amateurs de cinéma en tant qu’art de bannir certains genres autrefois rejetés. De nombreux films grand public contemporains sont bien dosés, alimentés de recherches visuelles et d’une réflexion sur le cinéma et le monde. Sur ce plan, certains cinéma montréalais continuent de programmer ces films à la fois audacieux et accessibles, transformant l’expérience cinématographique en une partie de plaisir en même temps qu’une façon autre de nous rapprocher du monde, de soi-même et de la vie.
On peut dire la même chose aussi bien du Cinéma Beaubien, géré par Mario Fortin, minutieux dans son choix de programmation, et aussi de l’AMC, depuis ses débuts, ne cessant de défendre l’alliage grand public/cinéma d’auteur, se permettant même des films Bollywood, genre qui mérite une plus grande attention de la part des médias. Et, bien entendu, le Parallèle, continuant son travail d’exploration malgré la fermeture injuste des deux grandes salles d’Ex-Centris.
Il y a, par contre, un cinéma d’auteur hardcore (Denis Côté, Bernard Émond, Catherine Martin, Yves Christian Fournier, Rafaël Ouellet… et les autres). Ces dignes représentants d’un cinéma tout à fait personnel persistent et signent leurs œuvres comme s’il s’agissait d’un rituel, intransigeants, retenant un rapport au monde et aux images en mouvement à la fois pudique et ardent, optant pour un processus de création totalement libéré de contraintes administratives, professant rigoureusement leur foi en leur métier
Élie Castiel — Rédacteur en chef
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