12 février 2010
Fille de Josiane Balasko et de Philippe Berry, nièce de Richard Berry, Marilou Berry fait ses premiers pas à l’écran à l’âge de 8 ans dans Ma vie est un enfer, de Josiane Balasko. Élève au Conservatoire du VIIe arrondissement, elle impose sa personnalité sur les plateaux de tournage. Depuis 2004, elle ne cesse de tourner, orientant son registre principalement dans la comédie. Nous l’avons rencontrée lors de son passage à Montréal, à l’occasion de la première de Vilaine (sortie publique le 26 février) de Jean-Patrick Benes et Allan Mauduit.
propos recueillis par Élie Castiel
Le fait d’être la fille d’une vedette du cinéma français vous pèse-t-il sur les épaules?
Dans mon adolescence, sans doute que oui, à l’école, mais pas aujourd’hui. D’autant plus que c’est avec Agnès Jaoui que j’ai officiellement commencé, dans Comme une image. Elle a un style totalement différent de celui de ma mère, et en plus elle a la réputation d’être intègre dans tout ce qu’elle fait. Donc, il n’était pas question de passe-droit dans mon cas. Cette expérience m’a permis de m’affranchir face à mon métier.
Dans votre jeu, on sent quand même l’influence de votre mère.
Oui, en effet, puisque je porte ses gènes. Je lui ressemble aussi. Et je trouve que cette ressemblance autant physique que psychologique m’encourage à faire encore mieux.
Dans Vilaine, vous passez d’un registre d’interprétation à l’autre avec une facilité remarquable.
C’était plutôt facile puisqu’il s’agissait d’une suite logique dans le comportement du personnage.
Le film se présente aussi comme un conte de fées contemporains, mais avec quelques accents de critique sociale.
En effet, il est ici question d’un conte de fées différent des autres. Finalement, le personnage de Mélanie représente une majorité qui est peu montrée au cinéma. Il s’agit aussi d’une héroïne, contrairement à un héros, et qui en plus ressemble à tout le monde. Certains spectatrices peuvent s’identifier à ce personnage. Elle ose mettre en œuvre le fantasme que plusieurs gens n’osent faire dans la vraie vie.
Mais est-ce que sa transformation n’arrive pas un peu trop vite?
Peut-être que oui, mais c’est une question de budget. Nous avions un budget très serré et on dû couper des scènes, voire même des personnages. C’est ce qui explique cette particularité.
Si vous aviez l’occasion de tourner dans un film d’auteur, seriez-vous à l’aise?
C’est une question de scénario. Dès le moment où le récit m’intéresse, peu importe le reste. Je crois que je pratique un métier où il faut être prêt à aller partout.
Est-ce que vous vous sentiriez à l’aise de jouer avec votre mère?
Tout à fait. Je crois que j’ai atteint une maturité qui me permet de faire la différence entre profession et vie privée.
Et votre prochain film?
Il s’agit d’un drame où une nourrice décide d’empoisonner l’enfant dont elle s’occupe, et c’est réalisé par Brigitte Coscas.
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