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La Bohème

22 mai 2011

C’est avec La Bohème, de Giacomo Puccini, une production de l’Opéra de Montréal, que nous vous proposons une nouvelle section, AccèsCulture, vouée aux arts de la scène (danse, opéra, théâtre…), une façon comme une autre d’aller au-delà des images en mouvement qui, elles, se nourissent souvent de ces autres moyens d’expression. C’est aussi, pour nous, l’occasion de diversifier le contenu du site et le rendre encore plus dynamique et attrayant. Nous vous souhaitons bonne navigation.

>> Élie Castiel

DRAME ROMANTIQUE de Giacomo Puccini en 4 actes | Livret : Luigi Illica et Giuseppe Giacosa, d’après le roman Scènes de la vie de bohème d’Henri Murger Chanteurs principaux : Marianne Fiset (Mimi), Antoine Bélanger (Rodolfo), Etienne Dupuis (Marcello), Lara Ciekiewicz (Musetta), Pierre Rancourt (Schaunard), Alexandre Sylvestre (Colline), Roy Del Valle (Alcindro / Benoît), Isaiah Bell (Parpignol) – Chef d’orchestre : Giuseppe Pietraroia dirigeant l’Orchestre Métropolitain – Mise en scène : Alain Gauthier – Décors : Olivier Landreville – Costumes : Opéra de Montréal | Prochaines représentations : 25, 28, 30 mai et 2 juin 2011 à 20h00, le 4 juin 2011 à 14h00

Résumé
Dans le Paris de 1830, l’histoire d’amour tragique entre un peintre sans le sou et une jeune femme fragile atteinte d’un mal incurable.

Appréciation
Le Paris feuilletonesque sert ici d’espace sentimental à quelques personnages issus du peuple. Ce qui explique le côté réaliste d’un des opéras les plus populaires du répertoire, tant par l’évocation émouvante et mélancolique de cette ville romantique à souhait que par le comportement parfois impulsif et tragique des individus dont il est question.

Il y a tout d’abord des voix. Ici, celle de Lara Ciekiwicz (Musetta), de l’ensemble, la plus prête pour une soirée de première : éclatante, vive, colorée, oscillant avec aisance entre la comédie (scènes chez Momus) et le drame (mort de Mimi). Et les autres, convenables, s’intégrant au récit avec grâce, désinvolture et un sens approprié du timing. Dommage que Marianne Fiset (la plus importante) ne projetait pas la sienne suffisamment – dans les rangs arrière du parterre, on avait du mal à saisir les paroles. Mais parfois elle en prend conscience et se ranime. Nous sommes tout à fait  confiants qu’elle se ravisera aux cours des prochaines représentations, d’autant plus que dramatiquement, sa Mimi n’est pas toujours convaincante tant dans la gestuelle que dans l’expression. Par instinct, cependant, ou sans doute par intuition,  elle imprègne parfois son personnage de connotations dramatiques solides et prenantes en rapport avec les codes du verismo (réalisme), si cher au répertoire italien.

Et puis il y a la mise en scène. Dans un décor des plus minimalistes, budget oblige sans doute, servant de toile de fond aux quatres actes, Alain Gauthier hésite par moments en ce qui a trait aux déplacements des personnages, un peu perdus dans un espace scénique chavirant d’une réalité à l’autre. Mais certaines séquences, particulièrement celle de la fin, sont réussies, atteignant leur apogée (mélo)dramatique avec forte conviction.

Quant à l’Orchestre Métropolitain, dirigé par maestro Giuseppe Pietraroia, il est tout simplement impeccable et totalement inspiré par une partition mélodieuse envoûtante. Mais surtout et avant tout, ne gachons pas notre plaisir. Il s’agit ici d’une fin de saison de l’OdM placée sous le signe de la beauté et de l’amour, et la musique de Puccini est si intense et poignante que nous sommes prêts à oublier les quelques réserves émises qui, nous sommes persuadés, se seront sans doute évaporées lors des prochaines soirées.

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