27 octobre 2011
Dans la pléthore de festivals qui ont lieu en octobre-novembre, le Festival du cinéma grec de Montréal affiche ses couleurs en proposant une troisième édition marquée du signe de la diversité. Notamment en ce qui a trait aux dates de production des films présentés.
À titre d’exemple, deux classiques du cinéma grec : What Did You Do in the War, Thanassi ? (Ti ekanes sto polemo, Thanassi? / 1971) de Dinos Katsouridis et Rembetiko (1983) de Costa Ferris, Ours d’or à Berlin en 1984. Le premier montre le talent du plus grand comique du cinéma grec du siècle dernier, Thanassis Vengos, d’un talent fou, drôle, émouvant, et d’une rigueur exceptionnelle dans la gestuelle.Le second, se présente comme un mélodrame vigoureux avec, comme toile de fond, l’une des plus belles musiques du répertoire grec, le rembetiko, mélange de complaintes, de mélopées et de célébrations musicales de la vie. Le film bénéficie aussi d’une distribution éclatante et d’une trame sonore enivrante.
Est-ce le hasard de la programmation ou s’agit-il d’un choix délibéré? Toujours est-il que Rembetiko évoque en filigrane la présence de la chanteuse judéo-grecque Róza Eskenázi, justement le sujet principal du film de clôture (le 3 novembre au Rialto), My Sweet Canary (Kanarinimou glyko / 2011), coproduction gréco-israélienne réalisée par Roy Sher. Documentaire émouvant sur l’une des plus belles voix grecques de la première moitié du XXe siècle. Témoignages et documents d’archives illustrent avec une puissance d’évocation la carrière illustre d’une femme exceptionnelle, libre, énigmatique, sensuelle, en avance de son temps.
Pour les films récents, deux fortes propositions : Welcome to All Saints (Ap’ta kokala vgalmena / 2010) de Sotiris Goritsas, satire sociale sur le milieu hospitalier, et Wasted Youth (2011) de Jan Vogel et Argyris Papadimitropoulos, l’un des films grecs indépendants les plus attendus de l’année.
Sans oublier de souligner la mini rétrospective consacrée à Pandelis Voulgaris, l’une des présences cinématographiques les plus illustres du cinéma hellénique. Le festival présente la première québécoise de With Heart and Soul (Psyhi vathia / 2009), Brides (Nyfes / 2004 – Film d’ouverture) et Happy Day (1977), sans doute l’une de ses plus belles réussites. Au même titre que Theo Angelopoulos, tour à tour sociologue, ethnographe et observateur des chemins de l’Histoire, Voulgaris enrichit ses films grâce à des mises en scène tournant autour de l’affect, de la mémoire et de la réconciliation, ainsi qu’à une direction d’acteurs remarquablement orchestrée. Un cinéaste à découvrir pour sa profonde humanité.
Au Cinéma du Parc, du 28 octobre au 3 novembre 2011.
2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.