25 novembre 2011
THE DESCENDANTS (Les descendants)
DRAME FAMILIAL | États-Unis 2011 – Durée : 115 minutes – Réal. : Alexander Payne – Int. : George Clooney, Shailene Woodley, Beau Bridges, Amara Miller, Judy Greer, Nick Krause – Dist. : Fox | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cinéma du Parc (dès le 9 décembre 2011) – Cineplex Divertissement
Résumé
Un prospère propriétaire foncier d’Hawaï doit reprendre les guides de sa famille lorsque son épouse est victime d’un grave accident. Une révélation douloureuse entraîne le clan dans une quête salvatrice.
En quelques mots
Avec des films comme Citizen Ruth (1996), Election (1999), About Schmidt (2002) et Sideways (2005), le cinéaste américain de descendance grecque Alexander Payne décortiquait le for intérieur de divers antihéros happés par les circonstances de la vie. Chacune de ces œuvres, à sa manière, s’infiltrait dans une Amérique peuplée de gens ordinaires, des individus avec leurs faiblesses, leurs forces et avant tout leur instinct de survie. Avec The Descendants, sorte de synthèse de ses films précédents, Payne réalise son travail le plus abouti, doté d’un scénario magnifiquement écrit, d’une rare intelligence et d’une grande maturité. Mais il y a aussi une mise en scène, celle d’un réalisateur arrivé, à ce stade-ci, à la quasi-perfection. Le sujet traité est grave, n’offre aucune conscession, ce qui n’empêche pas Payne d’éviter le pathos larmoyant, la recherche de sensations gratuites ou un quelconque effet mélodramatique. Lorsque l’émotion atteint un degré de bouleversement, il intègre une touche d’humour pour alléger le propos avec, comme résultat, une œuvre qui respire et assume sa brillante modestie. Dans The Descendants, il est surtout question du rapport entre l’individu et sa famille, que ce soit ses enfants ou la personne avec qui on partage sa vie, ou bien encore son attachement à la terre de ses ancêtres, et pour laquelle on est prêt à tout pour la préserver. Sur ce plan, on soulignera la magnifique direction photo de Phedon Papamichael qui caresse les personnages avec tendresse et capte admirablement bien le calme, la grandeur et la sérénité des paysages hawaïens. George Clooney livre ici l’une de ses meilleures performances et Alexander Payne signe l’un des films les plus beaux et les plus accomplis de l’année. >> Élie Castiel
CRAZY HORSE
DOCUMENTAIRE | États-Unis / France 2011 – Durée : 134 minutes – Réal. : Frederick Wiseman – Dist. : Zipporah Films | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc
Résumé
Le documentariste américain de renommée internationale Frederick Wiseman s’imisce dans les coulisses du célèbre cabaret du nu parisien, le Crazy Horse, lors de la création de son nouveau spectacle, Désirs.
En quelques mots
L’an dernier, avec Boxing Gym, Frederick Wiseman nous a confirmé toute la splendeur de son talent d’ethnographe contemporain. Ici, il poursuit sa démarche en s’infiltrant sur scène et dans les coulisses du plus célèbre cabaret du monde, le Crazy Horse de Paris. Si dans La danse – Le ballet de l’Opéra de Paris, le cinéaste proposait une vision personnelle d’une institution française par le biais d’une mise en scène transcendant le recours au spectacle filmé, ici, par contre, il succombe aux codes du voyeurisme latent en insérant de nombreuses séquences de strip-teases, avouons-le, parfaitement soignés. Il s’intéresse plus ou moins aux danseuses qui, elles, n’ont pas grand-chose à dire, mais tout à montrer et aussi, par moments, aux chorégraphes, trop sérieux devant un art qui n’aspire qu’au sensuel, au suggestif et au fabriqué. Tout à fait conscient de ses limites par rapport au sujet, Wiseman entretient avec sa matière une sorte d’accord illicite qui consiste à se tenir à distance des personnages filmés. Il ne reste donc plus de place que pour les étoiles du Crazy, aux formes, ne le cachons pas, sculpturales, exhibant leurs charmes dans des chorégraphies intelligemment exécutées. Car en fin de compte, si certains trouveront le film irritant, c’est sans doute parce qu’il s’agit d’une incursion dans le domaine de l’érotisme, et cela on ne peut le pardonner à Wiseman. À tort, pour la simple raison que même si dans Crazy Horse tout n’est simplement qu’ordre et beauté, luxe, calme et volupté, il reste malgré tout un film important dans la carrière du cinéaste. >> Élie Castiel
INSIDE LARA ROXX (Dans la peau de Lara Roxx)
DOCUMENTAIRE | Canada [Québec] 2011 – Durée : 78 minutes – Réal. : Mia Donovan –Dist. : EyeSteelFilm | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Parallèle
Résumé
À l’âge de 21 ans, Lara Roxx recherche la gloire dans le l’industrie du cinéma porno. Mais deux mois plus tard, elle contracte le VIH lors d’un tournage.
En quelques mots
Le documentaire de Mia Donovan suit avec attention pendant environ six ans une Québécoise qui fut contaminée au VIH lors de sa première tentative comme actrice porno sous ce nom d’artiste à Los Angeles. La cinéaste revient sur son adolescence rebelle, sa courte carrière à Los Angeles où les conditions de tournages sont mises à nu par divers intervenants, et l’accompagne avec empathie dans ses divers déplacements. C’est en fin de compte le portrait doux-amer d’une fille déchue qui tente courageusement, mais difficilement, de se reprendre en main. >> Luc Chaput
NOTRE JOUR VIENDRA
DRAME PSYCHOLOGIQUE | France 2010 – Durée : 87 minutes – Réal. : Romain Gavras – Int. : Vincent Cassel, Olivier Barthelemy, Rodolphe Blanchey, Charlotte Decat, Justine Lerooy – Dist. : Remstar | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement
Résumé
Un jeune homme raillé par son entourage et un thérapeute frustré prennent la route dans l’espoir de s’affranchir de l’humiliation subie quotidiennement, qu’ils attribuent à leurs cheveux roux.
En quelques mots
Le fils de Costa-Gavras n’a rien retenu de son père, sauf son amour du cinéma. Passion qu’il extériorise dans un film âpre, extrême, sans retenue, d’une totale liberté de gestes et de mouvements. Les antihéros de cette histoire sordide ont un malin plaisir à détourner la loi, allant jusqu’aux meurtres insensés. Conscient de son approche vitriolique et sadiquement jubilatoire, le jeune réalisateur n’épargne rien ni personne. Métaphore acerbe de la société de consommation, de la marginalité, du vide existentiel et d’un monde sans valeurs ni perspectives d’avenir, Notre jour viendra arbore un titre d’autant plus révélateur et significatif qu’il appartient à chacun des spectateurs de créer sa propre interprétation. Troublant, complaisamment pervers et indiscutablement iconoclaste. >> Élie Castiel
TOUT CE QUE J’AIME (Wszystko, co kocham)
DRAME SOCIAL | Pologne 2010 – Durée : 96 minutes – Réal. : Jacek Borcuh – Int. : Mateusz Kosciukiewicz, Olga Frycz, Jakub Gierszal, Andrzej Chyra – Voix : Eric Jacobsen, Peter Ling, Steve Whitmore, Bill Barretta – Dist. : K-Films Amérique | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien
Résumé
Dans la Pologne de 1981, quatre amis ne s’intéressent à rien d’autre qu’à leurs guitares. Dans les rues, cependant, Lech WaŁȩsa incite les travailleurs à faire la grève sous le bastion du syndicat Solidarité.
En quelques mots
La musique rock contient un ferment de révolte contre le système qui a séduit de nombreux adolescents depuis les années 50. Même dans les républiques d’Europe de l’Est, cette musique a suscité de nombreux adeptes et groupes. À partir d’éléments autobiographiques, le scénariste-réalisateur Jacek Borcuh inscrit une histoire d’adolescent musicien rebelle dans le contexte de la montée de Solidarnosc en 1980 à Gdansk. Ses personnages secondaires manquent un peu d’épaisseur mais la force de la réaction dirigée par Jaruzelski est assez bien intégrée dans un film où la musique punk avec ses paroles nihilistes dites par des jeunes malgré tout romantiques souligne ce vent de révolte qui changera finalement le cours de l’histoire dans la décennie suivante. Mateusz Kosciukiewicz incarne avec aplomb le chanteur Janek. >> Luc Chaput
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