20 mars 2012
>> Élie Castiel
Employé dans une banque, Kemp reçoit une lettre de sa tante Grace qui le somme de lui rendre visite, après 30 ans sans s’être vus. Seule et malade, la vieille dame n’a que Kemp dans sa vie. Kemp accepte la requête de sa tante et lui rend visite. Une relation tendue s’établit entre ces deux personnages esseulés.
En tenant compte des considérables limites qu’impose le texte de Morris Panych, les comédiens s’en tirent du mieux qu’ils peuvent. D’une part, un monologue obsédant mis en situations avec toute la volonté du monde par un acteur peut-être trop conscient du poids de l’entreprise. Devant lui, un vieille dame digne, incarnée par l’un des talents les plus prestigieux de la scène québécoise. Entre les deux personnages, une fusion qui échoue parfois dû essentiellement à la nature du texte. Cela provoque une certain ennui chez le spectateur, d’autant plus que les états d’âme du personnage masculin frisent parfois l’hystérie. Elle, Grace, est tout à fait consciente de son âge noble et de sa condition précaire. Dans ce jeu compliqué, Yaroshevskaya se plie à une expérience scénique en parfaite symbiose avec les situations. Les thèmes de la filiation, de la descendance, de l’amour, de la sexualité, de l’indentité et de la solitude sont présents, mais dilués par l’omniprésence verbale du personnage masculin. Comédie sombre qui, toutefois, transforme ce monologue surchargé en une métaphore cruelle et réaliste sur la finitude.
COMÉDIE DRAMATIQUE | Auteur : Morris Panych – Mise en scène : Martin Faucher – Comédiens : Kim Yaroshevskaya (Grace), Marcel Jeannin (Kemp) – Musique : Larsen Lupin – Scénographie : Jonas Bouchard – Éclairages : Marc Parent – Costumes : Linda Brunelle | Durée : 1 h 30 (sans entracte) – Représentations : Jusqu’au 1er avril 2012 – Centre Segal.
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