En couverture

Amalùna

26 avril 2012

CHIMÈRES ONIRIQUES

>> Élie Castiel

Au royaume de la reine Prospéra, en l’occurrence une île mystérieuse gouvernées par des déesses et où les habitants vivent selon les cycles de la lune, la jeune princesse va tomber amoureuse d’un beau prétendant faisant partie d’un groupe de jeunes hommes débarqués dans l’île à la suite d’une tempête provoquée par la reine.

Il y a toujours quelque chose de magique qui émane des spectacles du Cirque du Soleil. C’est une chose qui tient de l’ordre de l’éthéré et qui le temps que dure le spectacle, nous transporte dans le royaume des sens, du délire, de l’enchantement et de l’excessif. Depuis sa création, et contrairement aux spectacles de cirque traditionnel qui reposent toujours sur les mêmes principes, le Cirque du Soleil présente des attractions à « thème », caractéristique qui lui confère son originalité et sa modernité.

Mais la plupart du temps, les récits nous échappent tant ils sont submergés par les nombreux numéros, sauf quelques uns parmi eux qui nous ramènent à l’ordre. Dans le cas de Amalùna, la séquence du mât chinois, celle du cerceau et bol d’eau, ainsi que les numéros de fil de fer et de manipulation présentent des artistes au sommet de leur art. C’est pendant ces moments que la narration devient plus limpide, s’organise selon un rituel magnifiquement orchestré, plongeant le spectateur dans une sorte de messe incantatoire. La mise en scène de Diane Paulus s’accorde admirablement bien avec les attentes de ce genre de spectacle : dans Amalùna, selon les numéros, on sent les influences de Fellini, les extravagances vestimentaires du Lido de Paris ou des Folies Bergère et quelques soubresauts à la fois anarchiques et harmonieux  de la culture pop. Acrobaties, jongleries et, entre autres, exercices de barres asymétriques se suivent l’un après l’autre et finissent par former un maelström athlétique au rythme de sons et de lumières des plus éblouissants. Quant au choix musical, un mélange de heavy metal, de tonalités plus sereines et de ce qu’on retrouve habituellement dans ce genre de spectacle. Tout compte fait, Amalùna vaut le détour, surtout pour l’enthousiasme, l’énergie et le savoir-faire qui se dégage des artistes-comédiens.

SPECTACLE DE CIRQUE | Mise en scène : Diane Paulus – Dir. art. : Scott Pask –  Mus. : Guy Dubuc, Marc Lessard – Chor. : Karole Armitage, ainsi que Debra Brown et Caitlan Maggs (chorégraphie acrobatique) – Cost. : Meredith Caron –  Éclairages : Mathieu Larivée – Avec : La troupe du Cirque du Soleil | Représentations : Jusqu’au 15 juillet 2012, au Vieux-Port de Montréal.

2024 © SÉQUENCES - La revue de cinéma - Tous droits réservés.