12 avril 2012
BULLY
(Intimidation)
DOCUMENTAIRE SOCIAL | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 100 minutes – Réal. : Lee Hirsch – Avec : Kirk Smalley, David Long, Alex Libby, Kelby Johnson, Ja’Meya Jackson – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement
Résumé
Chaque jour, des enfants et des adolescents subissent les mauvais traitements de leurs pairs. Certains vont même jusqu’à s’enlever la vie par désespoir. Des victimes d’intimidation et des parents meurtris témoignent de cette douloureuse expérience.
En quelques mots
Il y a quelque chose d’attachant dans le documentaire coup-de-poing de Lee Hirsch, notamment dans les témoignages de quelques unes des victimes d’intimidation et de leurs parents. Conscients que la caméra les filme, ils demeurent pourtant cohérents, s’expliquent avec une lucidité exemplaire, suscitant par là-même le respect du spectateur. On évoque souvent l’homosexualité comme exemple de harcèlement. Mais intentionnellement, le réalisateur ne donne pas souvent la parole aux agresseurs. Est-ce là un tort ? À chacun d’entre nous de répondre à cette question. D’autre part, nous sommes devant des responsables d’école presque inconscients de la problématique, préférant se blottir dans le confort du statu quo ; cela provoque quelques répliques qui suscitent notre colère, donnant au film un ton dramatique et percutant. À la sobriété et rigueur de la mise en scène, s’ajoute une direction photo filmant le réel avec audace et acharnement. Regard percutant sur un phénomène social depuis toujours tabou, Bully est un film urgent et essentiel. >> Élie Castiel
ANGÈLE ET TONY
CHRONIQUE SOCIALE | Origine : France – Année : 2010 – Durée : 87 minutes – Réal. : Alix Delaporte – Int. : Antoine Couleau, Patrick Descamps, Evelyne Didy, Grégory Godebois, Jérôme Huguet, Clotilde Hesme – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Excentris
Résumé
Dans une petite ville côtière de Normandie, une jeune femme tente de réparer ses erreurs passées. Espérant retrouver la garde de son fils, elle s’accroche à un marin taciturne, lui-même en quête de l’âme sœur.
En quelques mots
En Normandie, sur la Manche, a lieu une rencontre improbable entre un marin pêcheur et une jeune femme venue d’on ne sait où. L’ancienne journaliste Alix Delaporte intègre le tissu social et la saveur régionale dans une mise en scène accorte où les courses à vélo d’Angèle, signes de sa volonté de se reprendre en main, s’opposent puis se conjuguent avec la masse de Tony, géant gentiment bourru qui se méfie tout d’abord de cette sirène échouée près de chez lui. Les deux acteurs principaux ont bien mérité leurs Césars de meilleur espoir pour leur création de personnages probables et vrais. >> Luc Chaput
THE CABIN IN THE WOODS
(La Cabane dans les bois)
ÉPOUVANTE / HORREUR | Origine : États-Unis – Année : 2011 – Durée : 95 minutes – Réal. : Drew Goddard – Int. : Kristen Connolly, Chris Hemsworth, Richard Jenkins, Anna Hutchison, Fran Kranz, Sigourney Weaver – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Un groupe de jeunes gens en vacances se retrouvent dans une cabane dans les bois qui s’avère le lieu d’expériences secrètes menées par un organisme clandestin œuvrant dans la science et l’occulte.
En quelques mots
Hommage aux films d’horreur d’une époque révolue, notamment celle des années 1970, 1980 et 1990, The Cabin in the Woods est l’un de ces plaisirs coupables tout à fait fous où le degré d’imagination est si démesuré et palpable qu’il en devient source d’inconfort. Le réalisateur oscille constamment entre les effets graphiquement gores et l’approche purement suggestive et parfois même, puérile. Ce mélange de mise en situation tend à destabiliser le suspense, heureusement atténué par une dose d’humour qui sert ici de contrepoids. Quant aux interprètes, ils s’en donnent à cœur joie, jouant les victimes d’un bourreau virtuel intelligemment inventé de toutes pièces. >> Élie Castiel
THE DEEP BLUE SEA
DRAME | Origine : État-Unis / Grande-Bretagne – Année : 2011 – Durée : 98 minutes – Réal. : Terence Davies – Int. : Rachel Weisz, Tom Hiddleston, Simon Russell Beale, Ann Mitchell – Dist. : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Une jeune femme sauvée du suicide par l’intendante de son immeuble remet en question sa propre existence. Entre un mari qu’elle a trop vite épousé et un amant qui ne cesse de la rabaisser, elle ne sait trop que faire.
En quelques mots
Depuis sa présentation au Toronto International Film Festival à l’automne 2011, la critique s’est généralement montrée fort enthousiaste. L’adaptation est réussie, au sens où Davies atteint les objectifs artistiques pleinement assumés qu’il semblait s’être fixés en réalisant un vrai mélodrame, dans les règles de l’art et dans toute sa splendeur. Porté par de remarquables interprètes et superbement filmé, dans une sorte de partition musicale désespérément romantique oscillant entre présent et passé, extase et douleur, le film laisse pourtant sur sa faim, souffrant des défauts de ses indéniables qualités. Tout d’abord, l’on ne peut rien reprocher à l’interprétation impeccable de ses principaux acteurs. D’une ténébreuse beauté, Rachel Weisz porte la détresse de Hester comme une armure de verre, aussi fragile que transparente, qui ne peut en rien la protéger des assauts du monde extérieur. Les deux hommes qui représentent l’objet de son tiraillement — son mari, un juge respectable plus âgé, et son amant, un ex-pilote de la RAF, plus jeune — sont incarnés avec finesse par Simon Russell Beale et Tom Hiddleston, qui en font des êtres humains complexes mais imparfaits. L’adaptation de Davies affiche une théâtralité clairement endossée et parfaitement exécutée, le récit respectant par exemple une quasi-unité de lieu. >> Claire Valade
THE HUNTER
SUSPENSE | Origine : Australie – Année : 2011 – Durée : 102 minutes – Réal. : Daniel Nettheim – Int. : Willem Dafoe, Morgana Davies, Sam Neil, Frances O’Connor, Finn Woodlock – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Recruté par une compagnie de biotechnologie pour une mission qui sort de son expertise habituelle, un mercenaire se rend en Tasmanie pour y chasser un tigre dont l’espèce est présumée éteinte.
En quelques mots
Dans ce film adapté du roman de Julia Leigh, réalisatrice du récent Sleeping Beauty, Martin, un tueur à gages expérimenté, cherche parmi les anciennes forêts de cette île australienne, un marsupial rayé aux allures canines appelé tigre de Tasmanie. Dans cet environnement majestueux magnifiquement filmé par Robert Humphreys, Martin perd ses points de référence et commence à se poser des questions sur le reste de sa vie au contact d’une famille vivant à la dure dans un endroit où la coupe de bois centenaires est une occupation lucrative. Willem Dafoe interprète avec art ce chasseur solitaire, traquant avec pugnacité cet animal fantomatique dans un scénario où les incidences écologiques semblent n’être que des pistes secondaires. >> Luc Chaput
INTOUCHABLES
COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : France – Année : 2011 – Durée : 112 minutes – Réal. : Éric Toledano, Olivier Nakache – Int. : François Cluzet, Omar Sy, Anne Le Ny, Audrey Fleurot, Cyril Mendy – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement
Résumé
Un jeune Noir récemment sorti de prison est engagé comme aide-soignant auprès d’un homme fortuné qu’un accident a rendu tétraplégique. Son aplomb, sa verve et son insolence apportent un courant d’air frais dans la vie du malade.
En quelques mots
En dépit de ses airs réconciliateurs, le film ne trouve pas la force nécessaire pour observer le monde, nous plombant du coup d’images mille fois vues (le luxe qui cache le mal de vivre…), avançant conformément à un programme scénaristique formaté (le jeune de banlieue se découvrant une morale au contact des fortunés, l’hostilité de l’entourage, le décalage assez cocasse entre les deux réalités contraires graduellement tempéré, l’apparition des affinités…). Bref, on a tellement vu ces instants par le passé qu’aucune émotion tangible ne s’en dégage. Nakache et Toledano paraissent plus intéressés à faire rire leur public (et ils y parviennent très bien !), en empruntant la voie des clichés et les situations prévisibles, que de composer avec des personnages et une réalité sociale qui se seraient mérité un traitement nettement plus sérieux et authentique… Malheureusement, ce ne sont pas les 20 millions d’entrées générées qui changeront grand-chose à cela. >> Sami Gnaba
KEYHOLE
SUSPENSE | Origine : Canada – Année : 2011 – Durée : 94 minutes – Réal. : Guy Maddin – Int. : Jason Patric, Isabella Rossellini, Brooke Palsson, Udo Kier – Dist. : Séville | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Après une longue absence, Ulysses Picks retrouve sa famille. Ce retour parmi les siens se transforme en une odyssée intérieure où se confondent rêve et réalité.
En quelques mots
Il est de ces films qui, par leur structure, fascinent et irritent en même temps. Dans le cas de Guy Maddin, apôtre invétéré des récits narratifs biscornus flirtant avec l’expérimental, l’expérience cinématographique devient d’autant plus déstabilisante qu’elle oblige la totale adhésion du spectateur, chose rare de nos jours. Le cinéaste manitobain fait preuve d’une imagination fertile tant le côté formel, moralement assumé, parvient à séduire malgré sa froideur et son architecture iconoclaste. Les références aux mythes grecs, notamment portant sur L’Odyssée d’Homère, et celles illustrant l’âge d’or du film noir et les mélodrames romantiques s’imbriquent les unes aux autres pour former un tout d’une qualité esthétique et narrative indéniable, louangée par l’utilisation d’un noir et blanc luminescent. Véritable ovni cinématographique, Keyhole demeure cependant trop viscéral, brouillant les pistes, accumulant des faux raccords et donnant l’impression qu’il s’agit d’un patchwork impressionniste dont on devine difficilement les tenants et aboutissants. Côté interprétation, Jason Patric se soumet aux contraintes d’un rôle atypique avec une aisance singulière. On soulignera également la présence d’Isabella Rossellini, muse du réalisateur, aussi placide que contenue. >> Élie Castiel
LOCKOUT
(Securité maximale)
ACTION | Origine : États-Unis / France / Irlande – Année : 2011 – Durée : 95 minutes – Réal. : James Mather, Stephen St. Leger – Int. : Guy Pearce, Maggie Grace, Vincent Regan, Joseph Gilgun – Dist. : Alliance | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Reconnu coupable d’un crime qu’il n’a pas commis, un agent de la CIA se voit offrir une chance de prouver son innocence.
En quelques mots
L’action est constante, rebelle et survoltée du début à la fin. On n’a pas le temps de s’ennuyer même s’il est question ici d’une pochade assez réussie de tous ces films d’action qui peuvent toujours compter sur une type particulier et majoritaire de spectateurs. Dans Lockout, les auteurs privilégient les one-liners, caractéristique hautement prisée par le public nord-américan. C’est machiste, bourré de testostérone, sarcastique et un brin misogyne. D’un anticonformisme hallucinant, Guy Pearce fait preuve d’un savoir-faire aussi consciemment draconien que gratifiant. >> Élie Castiel
STREETDANCE 2
COMÉDIE MUSICALE | Origine : Grande-Bretagne / Italie / Allemagne – Année : 2011 – Durée : 85 minutes – Réal. : Max Giwa, Dinia Paquini – Int. : Sofia Boutella, Falk Hentschel, George Sampson, Tom Conti, Stephanie Nguyen – Dist. : Remstar | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Un producteur ambitieux et un danseur blessé dans son orgueil rassemblent une dizaine de talents européens pour participer à une compétition prestigieuse. Grâce à la fusion de divers styles, ils se retrouvent face aux meilleurs.
En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.
THE THREE STOOGES
(Les Trois Stooges)
COMÉDIE BURLESQUE | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 92 minutes – Réal. : Bobby Farrelly, Peter Farrelly – Int. : Stephen Collins, Larry David, Chris Diamantopoulos, Sean Hayes, Jennifer Hudson, Jane Lynch – Dist. : Fox | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Afin de sauver de la faillite l’orphelinat où ils ont vécu toute leur vie, les Trois Stooges décident de sortir dans le monde et d’aller chercher du travail.
En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.
TOUS AU LARZAC
DOCUMENTAIRE | Origine : France – Année : 2011 – Durée : 120 minutes – Réal. : Christian Rouaud – Dist. : MK2 | Horaires / Versions / Classement : Excentris
Résumé
La lutte des paysans du Larzac contre l’État vu à travers le regard de Marizette, Christiane, Pierre, Léon, José… et les autres. Des années de résistance et de solidarité jusqu’à la victoire.
En quelques mots
De cette lutte de longue haleine entre agriculteurs et militaires de 1971 à 1981, la plupart des spectateurs étrangers et même une partie des Français n’auront connu que des bribes relayées par des journaux télévisés ou en papier. Le réalisateur Christian Rouaud permet donc aux non-initiés de comprendre les enjeux en employant archives sonores, cinématographiques et autres pour appuyer ou compléter les entrevues qu’il a fait avec plusieurs de ces paysans et militants socialistes devenus alliés ponctuels puis constants. Les longues interviews avec ces interlocuteurs qui ont la langue bien pendue et l’action réfléchie servent d’assises à cette histoire où de rares plans plus bucoliques servent d’intermèdes qui rendent aussi hommage à la beauté de ce plateau du sud du Massif central. Les militaires et autres officiels ne sont pas interviewés dans cette chronique qui montre que l’action non-violente peut à longue échéance réussir à changer des mentalités. Le César du meilleur documentaire a été décerné justement à ce film. >> Luc Chaput
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