28 juin 2012
CONTRACORRIENTE
(Undertow)
DRAME | Origine : Pérou / Colombie – Année : 2009 – Durée : 100 minutes – Réal. : Javier Fuentes-León – Int. : Tatiana Astengo, Manolo Cardona, Cristian Mercado – Dist. / Contact: The Filmmakers Cooperative (États-Unis) | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc
Résumé
Bien que marié à Mariela, Miguel, un jeune pêcheur, entretient une liaison avec un autre homme, Santiago, un peintre issu de la bourgeoisie qui ne cache pas son homosexualité. Mais un jour ce dernier se noie et provoque chez Miguel une sorte de rupture avec la réalité.
En quelques mots
★★★
La force du film réside dans sa farouche latinité, caractéristique que l’auteur assume et revendique avec une énergie à la fois lucide et équilibrée. Le rapport que les personnages entretiennent avec l’environnement, un port de pêche perdu, sauvage, inhospitalier, mais d’une beauté fracassante, est de l’ordre du magique, voire mêne du fantastique, sans doute pour rendre cette histoire d’amour interdit crédible et sublime à la fois. Le cinéaste défend son propos en jouant le jeu de la subtilité, préférant la symbolique au voyeurisme. Les corps des deux amants se rapprochent, se caressent, mais ne cède jamais à la tentation de l’acte consommé. Ici, justement, le réalisme est transcendé par une mise en scène à la fois dépouillée et empreinte de figures de style où le mystère et la magie se côtoient sans cesse. La beauté des lieux, mise en valeur par le directeur photo Mauricio Vidal, propulse le spectateur dans un univers sensuel et mélancolique. Le film de Fuentes-León est une histoire d’amour aux accents de tragédie grecque, organique, indomptable parce que plus forte que tout, montrant avec ténacité l’incontournable force du destin. La triangle amoureux n’a jamais été aussi tendrement mélodramatique et merveilleusement triste. >> Élie Castiel
THE AMAZING SPIDER-MAN
(L’Extraordinaire Spider-Man)
AVENTURES / FANTASTIQUE | Origine : États-Unis / Canada – Année : 2012 – Durée : 136 minutes – Réal. : Marc Webb – Int. : Andrew Garfield, Dennis Leary, Sally Field, Emma Stone, Martin Sheen, Rhys Ifans – Dist. / Contact : Columbia | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement | Sortie : 2 juillet 2012
Résumé
Après avoir été piqué par une araignée, un adolescent timide se transforme en superhéros. Déterminé à combattre le Mal, il affronte un scientifique qui menace New York.
En quelques mots
★★
Cette nouvelle adaptation cinématographique du premier super-héros adolescent des bandes dessinées ne sort que dix ans après celle de Sam Raimi. Ce n’est pourtant pas pour les effets spéciaux pourtant mieux intégrés dans la stéréoscopie par une armée de techniciens basées semble-t-il en Inde qui réussit à soutenir l’intérêt. Certaines courses-poursuites dans la deuxième partie auraient pu être raccourcies après que Peter Parker et le spectateur ont vu et compris l’étendue de ses nouveaux pouvoirs. Le scénario illustre bien les problèmes de cet adolescent qui est déboussolé par l’arrivée de ces transformations qui améliorent ses réflexes et qui l’amènent, nerd qu’il est, à chercher des solutions qui puissent les contrôler. Les problèmes éthiques et scientifiques sur la manipulation génétique sont au moins évoqués avec sérieux dans la relation de Peter avec le Dr Connors, ancien ami de son père. Gwen, la petite amie, n’est pas une blonde idiote comme souvent dans ces productions grand public. Les acteurs semblent avoir pris un plaisir communicatif à incarner des personnages trop humains dans ce film qui semble dire que dans tout humain, un reptile sommeille. >> Luc Chaput
CLOCLO : LA LÉGENDE DE CLAUDE FRANÇOIS
DRAME BIOGRAPHIQUE | Origine : France / Belgique – Année : 2012 – Durée : 149 minutes – Réal. : Florent-Emilio Siri – Int. : Jérémie Renier, Benoît Magimel, Monica Scattini, Sabrina Seyvecou, Ana Girardot – Dist. / Contact : Séville | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien – Cineplex Divertissement
Résumé
Dans les années 1960, le jeune Claude François devient une véritable vedette de la chanson populaire française avant de mourir prématurément à l’âge de 39 ans.
En quelques mots
★ 1/2
Tout ce que vous vouliez savoir sur la vie, la musique et la carrière d’un chanteur, compositeur, interprète et homme d’affaires français en deux heures et trente minutes, voilà la proposition du scénariste Julien Rappeneau et du réalisateur Florent-Emilio Siri. Si la partie enfance et adolescence contient de beaux moments, l’avalanche continue d’anecdotes plus ou moins utiles à la compréhension de la personnalité centrale finit par lasser surtout que, sauf en de rares occasions, les œuvres musicales ne sont pas utilisées en entier comme plages de détente dans le film mais comme moyen de rendre plus évident cet aller-retour entre vie et œuvre. Jérémie Renier s’est investi complètement dans son interprétation et remporte la palme pour son mimétisme assumé tant à la ville que sur scène. Le film est donc à l’image de son sujet, il veut tout contrôler et cela le rend quelque peu difficile à prendre à si forte dose. >> Luc Chaput
FLAMENCO, FLAMENCO
DOCUMENTAIRE MUSICAL | Origine : Espagne – Année : 2010 – Durée : 97 minutes – Réal. : Carlos Saura – Avec : María Angeles Fernández, Carlos de Pepa, Sara Baras – Dist. / Contact : Métropole | Horaires / Versions / Classement : Cinéma Beaubien
Résumé
Sur une immense scène parsemée de tableaux de peintres, plusieurs musiciens et danseurs poursuivent la tradition du flamenco.
En quelques mots
★★
Les incursions sporadiques de Carlos Saura dans le domaine de la danse, et plus particulièrement le flamenco, séduisent ou, selon le cas, déconcertent. Il est évident que celui qui est devenu, à juste titre, l’ethnologue cinématographique d’un style chorégraphique aussi particulier que mythique et légendaire, tourne par passion, sans aucun souci de popularité ni de succès aux guichets. Toujours est-il que seule compte la façon de faire. Il existe un rapport de force démocratique entre le cinéaste et les sujets filmés, qu’il s’agisse des danseurs, des musiciens, des chanteurs et même du décor, un ensemble aux formes vertigineuses qui se transforment selon le numéro proposé. On retiendra la prestation du célèbre Israel Galvan qui, dans Silencio, exécute un solo sans musique, le bruit de ses pas servant de dialogue entre le corps et sa représentation. Saura exige des plans superbes, utilise l’espace chorégraphique selon les règles de l’art et se permet par moments de régler ses comptes avec les codes rigides de la mise en scène. Dans ce contexte de totale liberté, Flamenco, Flamenco est une réussite dans le genre. Mais il est grand temps de passer à autre chose. >> Élie Castiel
JATT AND JULIET
COMÉDIE ROMANTIQUE | Origine : Inde – Année : 2012 – Durée : 142 minutes – Réal. : Anurag Singh – Int. : Diljit Dosanjh, Neeru Bajura, Upsana Singh, Jaswinder Bhalla – Dist. / Contact : A-Z Films | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Jatt est un jeune homme espiègle, mais adorable. Juliet est une jeune femme moderne et plutôt sophistiquée. Ils mènent une vie confortable, chacun de son côté. Jusqu’au jour où ils se rencontrent lors d’un voyage au Canada.
En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.
J’ESPÈRE QUE TU VAS BIEN
FILM D’ESSAI | Origine : Canada [Québec] – Année : 2012 – Durée : 87 minutes – Réal. : David La Haye, Jay Tremblay – Int. : Marie-Chantale Perron, David La Haye, Richard Robitaille – Dist. / Contact : Aviva Communications| Horaires / Versions / Classement : Excentris
Résumé
Film ludique sur l’amitié et l’amour perdu, complètement improvisé par 3 acteurs. Un seul plan séquence, à la Steadicam, d’une durée d’une heure 27 minutes. Aucune répétition technique. Aucune répétition des acteurs. En plein coeur de la ville. Le jour de Pâques.
En quelques mots
★ 1/2
J’espère que tu vas bien est une première dans son genre et affiche clairement cette spécificité dans sa promotion commerciale. Deux comédiens, une conversation à bâtons rompus sur des sujets divers, une caméra portée, une marche dans les rues du Plateau Mont-Royal, un seul plan-séquence. Un film sans budget ni réel sujet. La difficulté de l’entreprise tenait dans la capacité des deux comédiens à pouvoir établir une relation solide et à se répondre l’un l’autre en puisant dans leur passé respectif pour supporter les échanges et rendre l’improvisation plus véridique. Sur ce plan là, force est de constater que la chimie opère. On ressent bien la complicité naturelle des deux comédiens qui se connaissent depuis longtemps et qui ont sans doute dû faire quelques centaines de coups ensemble dans leur jeunesse. Les sujets abordés sont tantôt ludiques ou superficiels (les odeurs de poulet des restaurants portugais, les chiens aux chandails du Canadien) ou plus graves et profonds (la maladie, l’amour perdu, la déchéance). Au final, malgré quelques interludes musicaux destinés à alléger le parcours, le tout est assez inégal et quelques temps morts se font jour. Enfin, si l’on salue la vivacité de l’improvisation de ce tournage sans filet, si l’on reconnait le tour de force technique du caméraman (une steadicam, ça pèse quand même plusieurs kilos), est-ce suffisant pour faire de J’espère que tu vas bien un film de cinéma? On peut se poser la question. Car si J’espère que tu vas bien repose sur une alléchante idée de départ, la bonhomie et l’improvisation auraient mérités d’être un peu plus canalisées. >> Charles-Henri Ramond
KATY PERRY: PART OF ME
DOCUMENTAIRE | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 95 minutes – Réal. : Dan Cutforth, Jane Lipsitz – Avec : Katy Perry – Dist. / Contact : Paramount | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Documentaire en 3D consacré à la chanteuse populaire Katy Perry.
En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.
MADEA ‘S WITNESS PROTECTION
COMÉDIE| Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 115 minutes – Réal. : Tyler Perry – Int. : Tyler Perry, Denise Richards, Doris Roberts, Eugene Levy, John Amos – Dist. / Contact : Alliance | Horaires / Versions / Classement : AMC
Résumé
Coupable de fraude, un chef d’entreprise coopère avec la police qui l’intègre au programme de protection de témoins. Mais il s’installe dans nul autre quartier que celui de Madea.
En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.
MAGIC MIKE
COMÉDIE DRAMATIQUE | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 110 minutes – Réal. : Steven Soderberg – Int. : Channing Tatum, Alex Pettyfer, Olivia Munn, Cody Horn, Matthew McConnaughey – Dist. / Contact : Warner | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement
Résumé
Un danseur nu, vedette dans un club, apprend le métier à un jeune homme. Il l’entraîne dans la vie nocturne, lui enseigne comment séduire les filles et faire de l’argent facilement.
En quelques mots
★★★
Le nouveau film de Steven Soderbergh prouve jusqu’à quel point il est possible pour un cinéaste réputé pour ses mises en scène clairvoyantes, franches et accomplies d’aborder un sujet plutôt populiste. Tout est dans la façon de faire : la direction d’acteurs, l’utilisation de l’espace, la manipulation de la couleur et une question de regard. Dans ce qui ressemble à une confession, Channing Tatum diagnostique son parcours personnel, se l’approprie pour mieux le parodier et s’autorise quelques moments de bravoure. Il est même touchant à la dernière séquence lorsqu’il constate qu’il n’est pas certain où sa nouvelle vie le mènera, même si la possibilité d’une relation amoureuse est envisagée. Deux mondes se confrontent et s’enchevêtrent, le diurne et le nocturne, d’où l’utilisation efficace de la couleur, illuminée et flamboyante dans l’espace surperficiel de la boîte de nuit, monochrome et effacée dans les interstices souvent incertains du jour. La vision du cinéaste sur l’univers particulier qu’il décrit est intentionnellement absente, au profit d’une caméra qui filme le quotidien sans trop se poser de questions. Ou plutôt si, car chez Soderbergh, il y a ici un rapport entre les corps et la caméra, entre l’intention de les filmer et l’acte accompli. Car on y voyant de près, c’est avant tout sur l’absence et l’égarement que s’exprime Soderbergh, ce vide existentiel qui sous des dehors de superficialité, engendre instinctivement des mécanismes parfois oppressants de défense et de survie. Sur ce point, Magic Mike est une vraie réussite. >> Élie Castiel
PEOPLE LIKE US
(Des gens comme nous)
DRAME FAMILIAL | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 115 minutes – Réal. : Alex Kurtzman – Int. : Chris Pine, Elizabeth Banks, Michael Hall D’Addario, Michelle Pfeiffer, Olivia Wildel – Dist. / Contact : Buena Vista | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Au décès de son père, un jeune homme reçoit une forte somme d’argent en héritage qu’il doit remettre à une sœur dont il ignorait l’existence.
En quelques mots
★ 1/2
Le réalisateur et coscénariste Alex Kurtzman plante son décor en montrant avec justesse plusieurs quartiers de Los Angeles, passant de la richesse et du clinquant des collines aux conciergeries plus modestes dans la vallée toutes reliées par de larges autoroutes sous le soleil plombant. Sam est un homme qui vit bien grâce à son bagout de vendeur mais sa chance commence à lui filer entre les doigts. Le scénario de Kurtzman, Roberto Orci et Jody Lambert, inspiré d’une situation réelle similaire, place donc Sam devant une série de choix moraux successifs qui l’obigeront à repenser sa relation avec les personnes qui lui sont chères. Le jeune Michael Hall D’Addario incarne avec aplomb Josh, le fils de Frankie, la demi-sœur, et permet ainsi d’éviter un traitement trop mélodramatique de l’interaction entre les trois personnages centraux de ce film. >> Luc Chaput
TAKE THIS WALTZ
(Une histoire d’amour)
CHRONIQUE SENTIMENTALE | Origine : Canada / Espagne / Japon – Année : 2011 – Durée : 116 minutes – Réal. : Sara Polley – Int. : Michelle Williams, Seth Rogen, Luke Kirby, Sarah Silverman – Dist. / Contact : Métropole | Horaires / Versions / Classement : AMC – Cineplex Divertissement
Résumé
À la suite d’une rencontre fortuite, une jeune femme mariée sent monter en elle une attirance pour son voisin. Pendant que ce dernier la poursuit de ses assiduités, elle voit peu à peu s’effriter l’amour qu’elle porte à son époux.
En quelques mots
★★★
Déjà dans Away from Her, le thème de l’infidélité était présent. À une différence près que la protagoniste commettait son geste malgré elle, inconsciemment en quelque sorte, étant affligée par la maladie d’Alzheimer. Dans son second film, Take This Waltz, Sarah Polley pousse la question de l’adultère plus loin, faisant d’elle l’argument principal de ce drame sentimental d’une singulière élégance. Dès leur première rencontre, Margot et Daniel se plaisent, tombent sous l’emprise d’une attraction partagée. Cette réciprocité des sentiments s’imposera assez tôt dans une scène brillante, quand Margot demande, timidement, à savoir ce que Daniel lui ferait, advenant qu’ils passent à l’acte. La réponse de Daniel — une déflagration de sensualité et d’érotisme en mots — se fera claire, nette. Bien qu’elle soit clairement remuée par une telle déclaration, il n’en demeure pas moins qu’elle est mariée et entend le rester. Son couple n’attise plus les mêmes passions qu’autrefois peut-être, mais elle aime son mari, « ne veut pas le blesser ». L’argument de la fidélité fait ainsi déplacer ce film vers un suspense dont la résolution paraît continuellement floue, réversible. C’est toute l’intelligence de Polley; cette manière qu’elle a de transposer l’intranquillité et l’angoisse de Margot devant sa décision, ce talent de suggérer ses sentiments contrariés, la traversant silencieusement, mais non moins violemment. Partagée entre deux hommes qu’elle aime, elle voit son quotidien menacé par la charge de son dilemme amoureux. À chaque plan, le film nous prend à témoin de ces bouleversements sentimentaux, sans précipiter le mouvement, par le biais de petits gestes concrets, de silences communicatifs, de touches musicales introspectives. Cette sobriété dans le geste, ce besoin de ne pas presser les choses, en disent beaucoup sur l’éthique de Polley. >> Sami Gnaba
TED
COMÉDIE | Origine : États-Unis – Année : 2012 – Durée : 96 minutes – Réal. : Seth MacFarlane – Int. : Mark Wahlberg, Mila Kunis, Joel McHale, Giovanni Ribisi – Dist. / Contact: Universal | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Arrivé à la mi-trentaine, un homme irresponsable prend conscience que son meilleur ami, un ourson en peluche animé, dérange sa vie de couple.
En quelques mots
SANS COMMENTAIRES.
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. ★ Moyen. ☆ Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 —LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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