19 juillet 2012
AVENTURES | Origine : États-Unis / Grande-Bretagne – Année : 2012 – Durée : 165 minutes – Réal. : Christopher Nolan – Int. : Christian Bale, Michael Caine, Marion Cotillard, Morgan Freeman, Joseph Gordon-Levitt, Anne Hathaway, Liam Neeson, Gary Oldman – Dist. : Warner | Horaires / Versions / Classement : Cineplex Divertissement
Résumé
Huit ans après son exil forcé de Gotham City, Batman reprend son rôle de protecteur de la ville lorsqu’elle est menacée par un terroriste puissant et brutal. Une mystérieuse cambrioleuse et un courageux policier lui viennent en aide.
En quelques mots
★★★ 1/2
Dans ce qui s’annonce déjà comme la dernière partie de la saga culte Batman, on retrouve le côté alambiqué des réalisations de Christopher Nolan. Car pour apprécier The Dark Knight Rises à sa juste valeur, force est de souligner qu’il est primordial de s’adapter au style propre à l’auteur du sophistiqué Inception (voir « Dossier Christopher Nolan » dans le dernier numéro de la revue). Car son travail de réalisation consiste en une succession d’images issues d’une idiosyncrasie moralement assumée. Les situations prennent ici une forme extra-diégétique qui désoriente intentionnellement le spectateur jusqu’au dénouement final où, par magie, les pièces du puzzle se mettent en place pour offrir une finale à la fois émouvante et équilibrée. Car parmi les cinéastes de sa génération, Nolan est sans doute le plus viscéral des metteurs en scène grand public. Le rapport qu’il entretient entre la caméra et les personnages s’inscrivent dans une perspective de décloisenement progressif, voire même hautement intellectuel malgré les apparences. Ici, cette caractéristique devient évidente dans la mesure où certaines séquences, y compris les dialogues, paraissent bizarrerement ridicules, où la surenchère prévaut. Mais il s’agit d’un jeu totalement contrôlé que le réalisateur impose au spectateur, l’obligeant à distinguer la sublimation de l’image sur l’écran de son contraire. Désorienter, voilà ce qui semble le mot d’ordre. Et il y a aussi un élément de l’expérience cinématographique qui entre aussi en ligne de compte et qu’il est important de souligner, la direction d’acteur, souvent délaissée dans les propos d’une certaine critique. Ici, il s’agit d’un rapport de force entre le réalisateur et ses personnages, entre la caméra et le filmé, entre les comédiens et les spectateurs. Tout compte fait, nous sommes devant un espace scénique (cinématographique) qui s’adapte aisément à tout genre d’excès et de moments de pure improvisation. D’où l’ennui volontaire que nous ressentons par le jeu de certains personnages et l’étrangeté de quelques situations. On soulignera finalement la presque absence du héros principal, laissant planer comme une ombre de scène en scène les soubresauts fragiles et inquiétants de son incontournable finitude. Tout compte fait, malgré quelques réticences, notamment sur le plan de la continuité du récit et de quelques séquences inutiles et bavardes, The Dark Knight Rises est une réussite, tant sur le plan des scènes d’actions que des effets spéciaux, tout en soulignant son intransigeance incontestable face à un cinéma codifié et finalement l’humanisme à la fois romantique et utopique qu’il défend. Sans compter, bien entendu, sur les recettes qu’il accumulera aux guichets tant sur la scène locale qu’internationale. >> Élie Castiel
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. ★ Moyen. ☆ Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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