En couverture

Semaine du 14 au 20 septembre 2012

18 septembre 2012

LE FILM DE LA SEMAINE …

Bullhead
(Rundskop)

DRAME | Origine : Belgique  – Année : 2011 – Durée : 2 h 04  – Réal. : Michael R. Roskam – Int. : Matthias Schoenaerts, Jeroen Perceval, Jeanne Demday, Barbara Sarafian – Dist. / Contact : FilmsWeLike | Horaires / Versions / Classement : Cinéma du Parc

Résumé
Impliqué dans une affaire douteuse avec un commerçant de bœuf, un jeune agriculture est confronté avec un secret de son propre passé qui brouille les événements.

En quelques mots
★★★★
Le premier long métrage du scénariste et réalisateur belge Michaël R. Roskam est essentiellement une rencontre admirable. Un rendez-vous perspicace, inventif et viscéral entre la caméra et le corps, entre la fiction et sa représentation, entre une envie folle de faire du cinéma et une idée claire et précise de ce que peuvent être les images en mouvement.  À partir de ces propositions purement intellectuelles,  Roskam façonne un polar inusité en lui attribuant une mise en scène magnifiquement impressionnante qui utilise les divers facettes de l’expérience cinématographique avec doigté et un sens presque parfait du rythme, de la retenue et de la syntaxe. Il y a un milieu, le paysan, peu propice au genre ; et une langue, forte, âpre, à laquelle nous ne sommes pas habitués. Et puis, une mise en situation qui flirte avec l’espace et le temps avec une telle liberté qu’elle remet en question les préceptes rigides de la durée. Comme toile de fond, un trafic d’hormones destiné au bétail qui a lieu dans cet environnement particulier, rural, loin de tout. Le trafiquant, c’est Jacky, petit éleveur qui se livre à ce jeu instinctivement, comme si le futur n’existait pas. Lui-même ne cache-t-il pas un secret qui remet en question sa masculinité ? Nous ne révélerons pas l’importance de cet enjeu car c’est sa particularité qui justifie le comportement du principal intéressé. À partir de retours en arrière puissants et parfois même insoutenables, nous serons les témoins d’un drame humain qui transforme ce polar glauque et  intentionnellement corrompu en une chronique intime d’une grande force d’évocation. Mais Bullhead, c’est aussi le possible tête-à-tête avec un acteur monumental en voie de devenir l’une des nouvelles sensations du cinéma européen et que nous verrons bientôt dans De rouille et d’os ; c’est Matthias Schoenaerts, terriblement physique, nourri aux testostérones, efficace, totalement habité. Comme dans un tour de magie, il incarne avec autant de robustesse que d’énergie ces expériences et tribulations de la condition humaine que sont la sexualité, le désir, la violence, l’effroi et la culpabilité. Entre lui et les bêtes, une symbiose, une masse de chair qui se métamorphose, se déploie et se concrétise en énergie vitale. Avec Bullhead, Michaël R. Roskam nous prouve avec tact, détermination et avant tout, passion, que le cinéma a un grand avenir devant lui. Un grand cinéaste est né. >> Élie Castiel

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

AUTRES SORTIES EN SALLE …
[Cliquez sur le titre pour accéder à la critique]

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