13 décembre 2012
DOCUMENTAIRE | Origine : Canada / États-Unis – Année : 2012 – Durée : 1 h 12 – Réal. : Joe Balass – Dist. / Contact : Films du 3 mars | Horaires / Versions / Classement : Excentris
Résumé
Qui est donc Mish ? Portrait d’un contestaire qui, en 1979, a fondé les Sœurs de la Perpétuelle Indulgence, avec pour but, de lutter pour les droits des homosexuels. Regard sur un personnage excentrique et quelques décennies de militantisme progressiste.
En quelques mots
★★★
Avant tout, Joy! Portrait of a Nun est une proposition, une note d’intention louable, une idée qui s’impose, une tentative de pénétrer dans un univers jamais exploré dans le cinéma traditionnel. Mais aussi une excursion documentaire qui s’inscrit parfaitement bien dans la pensée formelle et narrative de Joe Balass, réalisateur atypique dans la mouvance cinématographique québécoise. Après Nana, George et moi, The Devil in Holy Water (Séquences, nº 218, p. 52) et Baghdad Twist (nº 254, p. 23), il récidive allègrement avec un film dont la teneur tient particulièrement du refus d’optempérer à une quelconque obligation militante. La totale liberté donnée aux protagonistes-bohèmes de cette excitant parcours en territoire hospitalier a sans doute avoir avec une idée autre, sensible et rassembleuse de la dite marginalité. Dans la version originale anglaise, ces sœurs anticonformistes se réclament fairies, traduit dans les sous-titres par fées, sans doute pour exprimer un côté maternel. Mais ce mot veut aussi dire grandes folles. Ces fascinantes et exubérantes nonnes à barbe le prouvent constamment dans leur comportement, mais confirment aussi leur côté nourricier dans une des séquences-clef du film, prière de mea culpa rendue aux disparus du sida. Mais ce qui bouleverse le plus dans ce film, c’est de constater qu’il s’assume, qu’il rejette le parti pris et le discours obsessionnel du militantisme. Comme dans ses productions précédentes, Joe Balass tourne ici à petit budget, risque le tout pour le tout, se mêle aux protagonistes tout en gardant la distance voulue et donne à ces laissés-pour-compte un espace viable, intentionnellement et ludiquement libertin. Tourné sur une période de sept ans, beau discours sur la temporalité, Joy! Portrait of a Nun est aussi la présence de Mish, être charismatique, folle assumée qui oblige le spectateur à réajuster son regard. Par les temps qui courent, voici une initiative tout à fait honorable. >> Élie Castiel
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. ★ Moyen. ☆ Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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