9 janvier 2013
>> Élie Castiel
1984. Sur fond de grève du syndicat national des miniers, quelque part dans le nord de l’Angleterre, le petit Billy, jeune adolescent, doit se battre pour convaincre son père d’accepter qu’il puisse suivre des cours de danse à la prestigieuse académie londonienne.
Lorsque nous sommes devant un spectacle dans la pure tradition de Broadway, notre esprit critique est laissé au placard, le temps que dure le spectacle. Qu’il s’agisse de la mise en scène, des jeux d’éclairages, des chorégraphies, de la qualité des voix, des costumes et d’autres accessoires associés à la représentation, notre imaginaire divague différemment. Nous nous laissons entraîner par ce qui fait la force de ce genre de spectacle, unique au monde. Le critique assume sa passivité, se mêle inconditionnellement à l’auditoire enthousiaste, laisse libre cours à son imagination et, mine de rien, succombe aux mille et une tentations que procure le show et ignore toute échelle de distanciation.
Inspirée du film de Stephen Daldry, Billy Elliot, agrémentée de musiques à la fois caressantes et entraînantes de Elton John, la trame narrative de Billy Elliot – The Musical est simple. Intentionnellement, puisqu’il s’agit de situer les spectacteurs dans un univers extradiégétique qui ne ressemble pas à la réalité même si la thématique englobe des sujets sociaux. Ceux-ci sont vite évacués au profit d’une mise en scène chorégraphique et chorale totalement époustouflante. Hier, soir de première, le personnage de Billy était incarné par Noah Parets, 13 ans, originaire du Massachusetts. Comme par magie, il s’accapare de l’espace scénique, l’apprivoise selon ses humeurs, traverse chaque recoin en s’assurant de ne jamais trébucher et chante et danse comme si la scène était sa deuxième nature. D’un professionnalisme exemplaire, il vole la vedette sans qu’il s’en rende compte. C’est son naturel désarmant, sa grâce, sa grandeur invulnérable, sa présence élégante et la sophistication de ses gestes et ses mouvements qui rendent ce Billy Elliot – The Musical incadescent et brillamment impressionnant. Quelques courts moments d’émotion arrivent à toucher la corde sensible de certains spectateurs mais très vite la bonne humeur revient. Les spectacles de Broadway, et Billy Elliot – The Musical n’y échappe surtout pas, ont ceci de particulier qu’en plus de respecter leur côté volontairement didactique, n’ont qu’un seul but : divertir à tout prix. Ce cadeau de début d’année ne déroge pas à la règle.
COMÉDIE MUSICALE | Représentations : Jusqu’au 13 janvier 2013 – Place des Arts.
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