1er février 2013
Depuis plusieurs années le Cinéma du Parc à Montréal présente dans le mois précédent la soirée des Oscars un long programme des courts métrages de fiction et d’animation qui concourent à cette soirée. Depuis 1932 l’AMPAS, appelée habituellement l’Académie, a rajouté ces prix pour ces films courts de moins de 40 minutes, soit la durée de bobines de pellicule maintenant remplacée par du numérique.
>> Luc Chaput
Dans la section animation, deux des films ont déjà bénéficié d’une large diffusion Paperman présenté avant Wreck-it Ralph et Maggie Simpson in ‘The Longest Daycare’ de David Silverman présenté avant la troisième mouture de Ice Age. Les électeurs de l’Académie voudront peut-être récompenser les Simpsons, cette télésérie d’animation depuis très longtemps à l’antenne et qui a atteint un statut mythique en égratignant souvent au passage certains travers ou idées américaines.
Un des producteurs et idéateurs de cette télésérie est d’ailleurs James L. Brooks, naguère gagnant d’Oscars (Terms of Endearment), Paperman de John Kahrs est un mélange habile d’animation à l’ancienne et de numérique en beau noir et blanc dans une histoire enjouée de rencontre amoureuse. L’Américain d’origine coréenne Minkyu Lee nous invite à partager l’émerveillement du paradis terrestre dans Adam and dog, sur la rencontre entre cet homme premier et un chien. Le foisonnement des couleurs et des formes superbement agencées suscite notre émerveillement. Les problèmes de couple sont traitées de façon tout aussi inventive par l’étudiant britannique Timothy Reckart, dans Head Over Heels alors que le Fresh Guacamole de PES nous laisse un peu sur notre faim parce que le travail sur les objets n’est qu’un exercice de style.
En compagnie d’Henry, de Yan England, qui d’ailleurs ne se retrouve pas dans les nominations des Jutra, se retrouvent deux films de fiction mettant en scène des enfants dans des zones de guerre et qui ont été tournés par des réalisateurs américains. L’enfant et la mer pourrait être un autre titre pour Asad de Bryan Buckley car ce garçon somalien vit dans un village où travaillent des pirates mais aussi un vieux pêcheur qui l’éduque et l’instruit. Ce conte charmant relie de durs éléments à une vision plus féérique dans une production tournée en partie en Afrique du Sud et employant comme acteurs de véritables réfugiés somaliens. La violence inhérente au sport du buzkashi où des cavaliers transportent le cadavre d’une chèvre dans un espace restreint et qui a déjà fait l’objet d’autres documentaires et longs métrages sert d’ancrage à Buzkashi Boys de Sam French tourné en Afghanistan où deux jeunes garçons sont confrontés aussi aux diktats des adultes. Le réalisateur américain Shawn Christensen est aussi scénariste et acteur principal de Curfew où deux êtres de la même famille doivent apprendre à se comprendre et s’apprivoiser. La présence d’une jeune fille têtue et sarcastique rapproche ce court de nombreux longs, Paper Moon entre autres.
Le goût de la culture belge pour le fantastique transpire dans le fascinant Death of a Shadow où Tom Van Avermaet crée un monde pas si lointain dans le temps et l’espace dans lequel la caméra fixe les ombres et la mort dans une réalisation soutenue par l’interprétation de Matthias Schoenaerts qui confirme encore une fois son immense talent.
Qui sera le Frédéric Bach, le Norman McLaren ou le Robert Enrico de cette année ? La réponse à la fin du mois mais les concurrents ont déjà montré la qualité de leur art dans ce programme diversifié.
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