20 septembre 2013
Le festival s’est ouvert mercredi soir par la remise d’un prix humanitaire à l’acteur américain Danny Glover pour l’ensemble de sa carrière. En plus de sa participation comme acteur à des films importants comme The Color Purple et au théâtre dans les pièces d’Athol Fugard, M. Glover est aussi producteur avec Louverture Films dont entre autres de manière minoritaire d’Oncle Boonmee… d’Apichatpong Weerasethakul en plus de continuer de s’impliquer dans plusieurs causes sociales. Chasing Shakespeare, dont il est un interprète important montrait bien la place de la communication interculturelle dans ce festival.
>> Luc Chaput
Le scénario du jeune auteur métis américain James Bird narre la rencontre entre Venus, une Amérindienne passionnée de Shakespeare et William, un jeune Afro-Américain de sa localité des plaines de l’Arkansas Entre les deux un coup de foudre s’installe rapidement d’autant plus que la jeune fille est membre du clan des Éclairs dans sa tribu, clan dirigé par son mentor Mountain. Graham Greene donne à ce personnage tout son humour et soutient efficacement Chelsea Riketts qui éclate de tout son talent dans le rôle de Venus. Le film, construit en flashbacks maniant habilement certains effets spéciaux, permet à Danny Glover d’ancrer le film dans le rôle du vieux William à la recherche de son cher soleil mort récemment Venus. Le réalisateur américain Norry Niven dans son premier long métrage réussit donc presque à allier réalisme magique et considérations plus terre à terre dans ce Chasing Shakespeare.
Une comédie romantique réussie au titre singulier Fanie Fourie’s Lobola nous vient d’Afrique du Sud. Adaptation d’un roman de l’auteur Sepedi Nape à Motana, le scénario de Janine Eser et du réalisateur Henk Pretorius raconte la rencontre improbable entre Fanie, un Afrikaner rondouillard passionné de mécanique automobile et Dinky, une jolie et éduquée jeune femme zouloue vivant dans un des townships. La réaction des deux familles à cette intrusion d’un sujet amoureux différent donne lieu à des variations intéressantes sur les embûches menant à une probable conclusion. Le lobola du titre qui est un paiement d’une dot par le futur à la famille de sa fiancée, est un de ces détours dans la route du bonheur qui permet aux divers interprètes de montrer l’abondance de leurs talents dans une mise en scène primesautière.
Dans les documentaires, une bonne place a été allouée à Haïti. Haiti Untold d’Isabelle Depelteau et Dan Shannon donne une place prépondérante aux intervenants et aux dirigeants d’organismes caritatifs tels que Sean Penn pour J/P HRO en voulant montrer l’étendue de leurs travaux après le tremblement de terre. Il y manque pourtant un regard plus critique sur la faiblesse de l’administration centrale haïtienne. Il est donc souhaitable de compléter ce long par le moyen métrage d’André Vanasse Ann Kore Moun : Solidarite se chimen devlopman qui jette un autre regard sur les habituelles conditions de vie déplorables en soulignant les demandes et solutions proposées par les syndicats depuis la catastrophe.
Maurice Dubroca dans son reportage moyen-métrage télé Noir et blanc en couleurs dresse un rappel historique un peu rapide sur la place des Noirs dans le paysage cinématographique et télévisuel français. Le temps lui a peut-être manqué pour inclure le célèbre remerciement à Victor Schoelcher de Pascal Legitimus. petit-fils de Darling Legitimus actrice primée de Rue Case-Nègres lors d’une remise de prix. Je signalerai en conclusion la présentation du bon Jeppe on Friday de Shannon Walsh et Arya Laloo vu dans un autre festival.
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