En salle

Whitewash

24 janvier 2014

En quelques mots
★★★
L’Académie canadienne du cinéma et de la télévision vient de remettre le prix Claude-Jutra 2014 à Emmanuel Hoss-Desmarais pour son premier long métrage, un film audacieux, empreint d’une ironie stupéfiante, un huis clos dans la vie d’un homme aux prises avec sa conscience. Dans un certain sens, le réalisateur ne s’est pas donné la vie facile en déconstruisant toute la chronologie de son histoire pour nous révéler les détails de son intrigue avec parcimonie, tout en gardant notre intérêt sur le qui-vive. Une histoire qui aurait d’ailleurs pu rester un fait divers : un homme fauché par une chenillette…

Tout est là, rien de plus ! Pourtant, l’intrigue se déploie lentement mais surement autour de ce fait divers, alors qu’on apprend à connaître les personnages de Bruce (Thomas Haden Church), un homme qui s’est vidé de son contenu de puis la mort de sa femme et qui tente en vain de se remplir à l’alcool bon marché. Le récit démarre au moment où Bruce fait la rencontre de Paul, joué par un Marc Labrèche brillant dans son rôle de profiteur, en l’empêchant de se suicider. Ce bon geste ne lui récoltera que des ennuis jusqu’à l’événement fatal. Voilà à peu de choses près la moitié du film résumé.

Le reste, la partie la plus prenante, se déroule dans l’intimité de Bruce, qui se confine dans la forêt avec l’arme de son crime et qui entre inexorablement dans une fabulation schizoïde, le vide ayant fait place aux remords. Ce face-à-face entre un acteur américain et un artiste québécois bien connu pour son humour absurde est un autre élément qui augmente le niveau de difficulté d’une telle réalisation. Néanmoins, Hoss-Desmarais réussi le pari de nous faire oublier cette extravagance (qu’est-ce qu’un américain fait dans un petit village du Nord québécois ?) et à diriger notre attention sur le jeu irréprochable de Thomas Haden Church avec lequel on passe un peu plus de la moitié des quatre-vingt-dix minutes que dure le film. Bref, un premier long métrage qui nous laisse dans l’expectative ! > François D. Prud’homme

Sortie : Vendredi 24 janvier 2014
V.o. : Anglais
V.f. / S.-t.f. – L’homme que j’ai tué

DRAME PSYCHOLOGIQUE  | Origine : Canada [Québec]– Année : 2013 – Durée : 1 h 31  – Réal. : Emanuel Hoss-Desmarais – Int. : Thomas Haden Church, Marc Labrèche, Anie Pascal, Vincent Hoss-Desmarais, Geneviève Laroche, Isabelle Nélisse – Dist. / Contact : Séville | Horaires / Versions / Classement : Beaubien Cineplex – Excentris

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Remarquable. ★★★ Très bon. ★★ Bon. Moyen. Mauvais. ☆☆ Nul … et aussi 1/2 — LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES

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