11 février 2014
Que se cache derrière la nouvelle bande annonce de la Régie du cinéma ? À qui s’adresse-t-elle ? Aux exploitants ? Au public en général ? Aux parents ? La maison de production vidéo SAGA, sise à Québec, s’est chargée du projet. De par le résultat, il s’agit d’un organisme constituée de jeunes de la relève qui ont l’œil ouvert sur le présent et le futur.
Il y a, dans la nouvelle bande-annonce, le concept du puzzle et du divertissement ; c’est ludique, dynamique, se voulant cool, destiné à un public jeune, mais que ceux d’autres générations apprécieront également. Il y a du Lego, du jeu vidéo, des figurines, un semblant d’animation, de la musique utiliser dans un des Hitchcok et d’autres cinéastes qui nous ont probablement échappés. C’est coloré et adapté au montage à la mode, c’est-à-dire rapide, sans interruption inutile. La relève est habitué à lire ces messages codés, à comprendre rapidement de quoi il est question. Il est question de violence, d’horreur, d’amour, de sexe, de vie familiale, mais le tout présenté avec un savoir-faire indéniable et un attrait pour le bon goût.
Mais de la part de la régie, la classification selon les catégories de spectateurs n’a pas changé. Les G, 13+, 16+ et 18+ sont toujours présents. Ça marche très bien depuis des décennies. Pourquoi alors changer ? Sauf que les pays de la francophonie, chacun avec leurs propres normes d’âges, indique les interdictions sous le label, par exemple d’« Interdit aux moins de 18 ans » ou autres âges respectifs. Au Québec, nous sommes depuis toujours habitués au G (public général), au 13+ (pour les 13 ans et plus, ou moins si accompagné d’un adulte), 16+ (pour les 16 ans et plus) et 18+ (pour les 18 ans et plus).
Mais là ne s’arrêtent pas les critères de classification. On y accorde de l’importance aux contenus exprimant la violence, l’érotisme, le sexe, l’horreur et autres variations qui pourraient choquer certains spectateurs. Le mot « interdit » semble un tabou à la régie dans la mesure que le simple fait d’interdire est une atteinte aux droits fondamentaux des citoyens. On a donc recours aux formules mathématiques neutres que sont G, 13+ et les deux autres.
Suivre les exemples des territoires de la francophonie aurait été plus simple, et même sans dispenser chaque catégorie de la nature de l’interdiction. À voir l’affiche d’un film, à lire le synopsis, de plus en plus élaborés de nos jours, le public est assez intelligent et averti pour reconnaître s’il est question de sexe, d’horreur ou de n’importe quel autre particularité incitant les régisseurs à opter pour tel ou tel âge.
Donc aux G, 13+, 16+ et 18+, sans âme, il nous semble préférable d’opter pour le toujours branché et beaucoup plus imposant « Interdit aux moins de 18 ans », ou selon l’âge en question… et sans aucune sorte d’explication morale.
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