25 avril 2014
Si on prend pour acquis que la majorité des nouveaux cinéastes portugais tournent selon une approche où l’esthétique et le formel ont beaucoup plus d’importance que l’aspect narratif, force est de souligner que la première fiction de long métrage du Brésilien Sérgio Tréfaut se distingue par son minimalisme assumée, d’où un rapport à la durée aussi réfléchi qu’accomodant.
Avec un sens remarqué de l’ellipse, Tréfaut se limite à un bref moment du récit agité de l’Ukrainienne Maria Itaki. Il en résulte de magnifiques courtes séquences brillamment élaborées d’interrogatoires serrés, de face-à-face conflictuels, de communication déséquilibrée et surtout et avant tout d’une incompréhension de l’autre de la part des autorités. La froideur et la distance du film pourront, dans certains cas, désorienter quelques spectateurs, mais la majestuosité du noir et blanc de la caméra savamment conduite par Edgar Moura sauront convaincre les plus récalcitrants.
Avec un sens inouï de naturel et de la performance, Maria de Medeiros propose un personnage de femme slave avec un mélange de sensibilité, d’émotion palpable et de dignité. Venant du documentaire, Tréfaut brosse une brillante critique des diverses formes de bureaucratie frontalière.
[ DRAME ]
Origine : Portugal – Année : 2011-2013 – Durée : 1 h 15 – Réal. : Sérgio Tréfaut – Int. : Maria de Medeiros, Isabel Ruth, Makena Diop, Rebeca Close, Pedro Pacheco, José Wallenstein – Dist. /Contact : Faux | Horaires/Versions /Classement : Cinéma du Parc
MISE AUX POINTS
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