POUR LA PROMOTION DU GRAND ÉCRAN

Le Grand Écran souffre d’un manque de spectateurs. Est-ce une tendance mondiale ? Le cinéma en salle ne serait-il pas la victime de toutes ces nouvelles plateformes qui bouleversent notre regard, banalisant les images en mouvement en les transformant en des produits de consommation rapide du quotidien ?

Pour y remédier, une nouvelle association vient de voir le jour, l’ACGE (Association pour le Cinéma sur Grand Écran). Tous les secteurs de l’industrie sont réunis pour que l’organisme parvienne à réaliser son projet : propriétaires de salles, distributeurs, producteurs, réalisateurs, scénaristes, acteurs/trices et autres interlocuteurs de l’industrie. Parmi les pionniers, François Macerola (conseiller stratégique), Christian Larouche (Les Films Christal), Patrick Roy (Les Films Séville), Charles Tremblay (Métropole Distribution) et Ricardo Trogi (réalisateur) se joignent à d’autres déjà confirmés et à des noms (importants) qui devraient s’ajouter dans un futur proche.

Le communiqué de presse qui nous est parvenu cite un extrait d’entretien entre Xavier Dolan et René Homier-Roy sur les ondes d’Ici Radio-Canada Première, alors que le jeune cinéaste déclare : «… Toutes ces nouvelles technologies nous ont coupé d’une forme de partage. Mommy est un film qui a été conçu pour être partagé.. Mais quand on découvre un film dans son lit ou dans son sous-sol, on ne le ramène nulle part… ».

Nous adhérons entièrement à ces propos car il aspire clairement à positionner le spectateur dans un espace social où il doit manifester activement son expérience collective et surtout la répandre. Mais pour pousser plus loin la métaphore, je me permettrai d’ajouter une note personnelle… « Si la tendance se maintient, le futur risque d’annoncer des images que nous ne pourrons observer que sous l’œil attentif d’un microscope férocement réducteur, capricieux et inquisiteur… »

Bien entendu, les critiques spécialisés sont absents de cette association, alors que depuis de nombreuses années nous ne cessons de marteler nos lecteurs et de faire l’éloge du Grand Écran auprès de nos publics. Une fois de plus, signe des temps (dés)oblige, notre profession est ignorée. À quand la réconciliation ?

Élie Castiel (Rédacteur en chef)