20 octobre 2014
Dans son sous-sol très rempli, un homme habillé d’un complet-cravate travaille à son bureau. C’est le bédéiste canadien Seth qui s’affaire. Incluant des entrevues, des présentations à des lancements de livres et des scènes de la vie quotidienne, ce film de Luc Chamberland constitue une très belle introduction à l’œuvre de ce dessinateur qui vient de publier son 22e tome de Palookaville.
Texte : Luc Chaput
Le réalisateur canadien Luc Chamberland a surtout travaillé comme animateur pour des studios d’animation américains (An American Tail: Fievel Goes West). Son intérêt pour Seth l’a amené à proposer ce sujet à l’ONF. Il en résulte un documentaire hybride incluant de brèves adaptations animées d’histoires courtes ou d’introductions à des plus longues qui ressemblent par leur rendu et leur attention aux détails aux œuvres originales.
S’y dégage un regard lucidement nostalgique sur cette vie de Gregory Gallant par son alter ego Seth qui vit et façonne ses divers projets dans la ville ontarienne de Guelph. Des éléments de cette cité ont d’ailleurs bien changé notamment par l’immense enseigne conçue et dessinée par Seth pour le salon de coiffure de son épouse Tanya. Divers fils narratifs sur la famille et ses liens conflictuels et sur l’amitié sont ainsi harmonieusement tissés par Luc Chamberland pour rendre palpable par la musique, les paroles et l’image cette capacité de l’auteur à créer un univers à la fois familier et décalé. Ainsi le titre du film de 42 minutes, qui a récemment gagné le prix du long métrage au dernier festival d’Ottawa, fait référence non seulement au côté canadien – posé et réfléchi pourrait-on dire – mais aussi au projet micro-pharaonique de la ville de Dominion.
Le bédéiste a eu l’idée de construire des modèles réduits d’une ville imaginaire ainsi appelée et d’en détailler la vie de ses 300,000 habitants. Le projet semble en bonne voie et Luc Chamberland, en nous permettant de côtoyer de courts instants, l’auteur nous donne l’envie de parcourir les terrains vagues, les ruelles et les artères de ce monde réalistement imaginaire.
Présentement au Cinéma du Parc
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