En salle

N.O.I.R.

8 avril 2015

SANS L’ÉCLAT DU PREMIER FILM

Jérôme Delgado
CRITIQUE
★★  ½

La portée sociale de N.O.I.R. apparaît bien secondaire devant tous les petits coups qui se jouent à l’écran. Film noir en esprit – décors urbains, éclairages contrastés, caméra parfois subjective, personnages secondaires souvent plus intéressants –, il ne manque pas d’arguments. Certains plans, comme celui montrant un avion en vol suivi de son reflet dans une piscine hors d’usage, sont fort évocateurs. Dans cette communauté, les rêves d’un meilleur ailleurs s’estompent brutalement à la vue de la misérable réalité.

Il y a du Spike Lee dans ce portrait cru et expansif
du Harlem montréalais. S’il n’atteint pas les couleurs
engagées  et lapidaires du cinéaste newyorkais, le réalisateur québécois donne néanmoins l’impression d’avoir réussi à s’immiscer parmi la population comme s’il était chez lui
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Il y a du Spike Lee dans ce portrait cru et expansif du Harlem montréalais. S’il n’atteint pas les couleurs engagées et lapidaires du cinéaste newyorkais, le réalisateur québécois donne néanmoins l’impression d’avoir réussi à s’immiscer parmi la population comme s’il était chez lui.

Il y a du Spike Lee dans ce portrait cru et expansif du Harlem montréalais. S’il n’atteint pas les couleurs engagées et lapidaires du cinéaste newyorkais, le réalisateur québécois donne néanmoins l’impression d’avoir réussi à s’immiscer parmi la population comme s’il était chez lui.

Le réalisme des scènes, dans des décors naturels et avec un lot d’interprètes amateurs (ou, du moins, comédiens méconnus), est soutenu par la série de photos qui accompagne le générique. Clin d’œil à Denys Arcand ? Déjà, le vieux lion terminait son Règne de la beauté (2014) par des images fixes qui révélaient l’état réel des luxueuses demeures de l’architecte Pierre Thibault. Le contraste est en tout cas frappant : l’élite blanche et la beauté de son argent versus la pauvreté noire et les conditions pitoyables des habitations. Bijoux et billets circulent dans le ghetto, mais il s’agit d’or et d’argent sales. Le quartier, fermé sur lui-même, se trouve loin des vastes paysages filmés par Arcand. Les scènes de sexe chez Fournier n’ont rien de sensuel, mais tout du nombrilisme machiste.

Yves Christian Fournier n’étant pas Spike Lee, il a fait appel à Jean-Hervé Désiré pour l’écriture du scénario. Ça explique aussi le naturel de la trame, ainsi que la crédibilité des dialogues, au point où il faut parfois être familier avec le jargon pour saisir le propos.

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Sortie :Vendredi 10 avril 2015
VO : français ; créole
STF < Noir (NWA)

Genre : Drame de milieu – Origine :   Canada [Québec]– Année : 2014 – Durée : 1 h 49 – Réal. : Yves-Christian Fournier – Int. : Kémy St-Éloi, Julie Djiezion, Jade-Mariuka Robitaille, Salim Kechiouche, Ephraim Ndombasi, Christopher L. Massera – Dist. / Contact : Séville.
Horaires : Beaubien Excentris

CLASSIFICATION
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence / Érotisme)

MISE AUX POINTS
★★★★★ (Exceptionnel). ★★★★ (Très Bon). ★★★ (Bon). ★★ (Moyen). (Mauvais). ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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