En salle

Iris

28 mai 2015

Bien plus qu’un simple film de mode, ce documentaire raconte avant tout une histoire sur la créativité et comment, malgré l’âge avancé de Iris, un esprit libre persiste à nous inspirer.

Iris

PORTRAIT D’UNE NONAGÉNAIRE STYLÉE

Luc Chaput
CRITIQUE
★★★ ½

Il y a quarante ans, sortait au New York Film Festival, Grey Gardens, des frères David et Albert Maysles et de leurs coréalisatrices Ellen Hovde, Muffe Meyer et Susan Froemke. Ce regard acéré sur deux parentes appauvries de Jacqueline Bouvier Kennedy avait choqué pour sa description des liens complexes entre une mère et une fille. Celle-ci, Edie, se signalait par des accoutrements étonnants recyclant des vieilles choses défraichies. Depuis la mort de David en 1987, Albert a multiplié ses croquis de personnalités du monde artistique bien loin de leur Salesman. Ainsi dans Christo in Paris, il suit les démarches de cet artiste pour envelopper de toile un certain temps le Pont-Neuf au complet, ce qui suscita d’abord les hauts cris.

Iris Apfel est une nonagénaire encore pleine de vitalité qui continue à défier les diktats de la mode en mélangeant haute couture et breloques ou bracelets et des jeans avec des tuniques venant de civilisations éloignées dans le temps ou l’espace. Le cinéaste, également cameraman, suit donc cette carte de mode ambulante dans ses déplacements à New York et ailleurs où elle continue de dire certains aphorismes et deviser sur le style et la beauté avec des personnalités ou des clientes d’un grand magasin. La relation encore amoureuse avec Carl, après plus de soixante-cinq ans de mariage, constitue un des points d’ancrage de cette vie virevoltante. Cela est l’occasion de visites dans leur appartement trop plein d’objets de toutes sortes collectionnés tout au long d’une vie de décoratrice d’intérieur. La section sur leur entreprise Old World Weavers qui recréait des tissus anciens est trop succincte et Iris met le holà à une anecdote sur la Maison Blanche. La célébrité restreinte, grandement renforcée par l’exposition au musée new-yorkais de la mode The Museum at FIT est mieux décrite.

L’on sent, dans le regard de Maysles, un autoportrait partiel devant la résilience de cette femme âgée qui continue à créer et à dispenser la bonne parole à des étudiantes étonnées de son savoir encyclopédique. Avec Bill Cunningham New York (2011), le documentaire de Richard Press sur le photographe du New York Times, croquant les silhouettes de la mode urbaine new-yorkaise, cet avant-dernier film d’Albert Maysles constitue un hommage à la pluralité étonnante de ces styles vestimentaires.

revuesequences.org
Sortie : Vendredi 29 mai 2015|
VO : anglais

Genre : Documentaire – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 1 h 23 – Réal. : Albert Maysles –  Dist. / Contact : Kinosmith (Cinéma du Parc).
Horaires : @
Cinéma du Parc

CLASSIFICATION
Non classé

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. Mauvais. ½ (Entre-deux-cotes) – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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