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Christopher Lee | 1922-2015

15 juin 2015

ET DRACULA S’EST ÉCHAPPÉ POUR DE BON

Élie Castiel
HOMMAGE

HOMMAGE_Christopher Lee (01)

De son imposante filmographie, plus de 275 rôles d’une carrière où le cinéma culte d’une autre époque l’accueille à bras ouverts ; il est le représentant d’une race de comédiens dont on ne peut s’en passer, faisant partie de notre dynamique sociale, de notre culture cinématographique, de nos fantasmes de l’au-delà. La mort, il l’emblématise d’éternellement terrestre, concrète, suscitant nos doutes le temps d’un projection.

HOMMAGE_Christopher Lee (02)Dans ses années de gloire, les 60 de la réputée et respectée Dame britannique, la Hammer, Christopher Lee traverse les immenses écrans des grands centres urbains ainsi que de ceux de villes de province en rendant le public aussi attentif qu’étonné. Il devient le héros d’une adolescence marquée par les interdits. Le cinéma de Lee et un divertissement essentiel pour ceux de cette génération car par le biais de la morsure vampirique, se dresse une nouvelle vision de la sexualité, charnelle, primaire, animale.

Si Le Cauchemar de Dracula (Horror of Dracula, 1958) le fait connaître du grand public et anime chez les critiques le goût, souvent occulté, du plaisir coupable, force est de souligner que des décennies plus tard, sa collaboration à l’émancipation du cinéma de genre alimente les pages de quelques érudits spécialisés dans la matière et influence les nouveaux maîtres de l’horreur. En plus, son apport artistique s’apprête désormais aux discusions des bancs d’universités, devenues plus inclusives.

Force est de souligner qu’en consultant sa filmographie, on s’aperçoit qu’il participe à plusieurs productions dites « régulières », n’annonçant nullement qu’il deviendra le vampire sanguinaire le plus séduisant au monde ; une sorte de James Bond de l’hémoglobine. Dans la série des nombreux Hobbit, les producteurs font appel à lui. Il défent son rôle de Saruman avec une délectation insoupçonnée.

Sa disparition, à l’âge vénérable de 93 ans, laisse un vide sans successeurs. Et dans notre âme et conscience, la nostalgie d’un âge d’or du cinéma où le Grand Écran, par sa dimension extraordinairement plus sage que la vie, rendaient nos rêves encore plus merveilleux. Christophe Lee a amplement servi de modèle parfait à ce mouvement social jouissivement sans précédent.

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