En salle

Melody

20 août 2015

SYNOPSIS SUCCINCT
Melody, 28 ans, rêve d’ouvrir son propre salon de coiffure. Mais pour le moment, sans le sou et sans logement fixe, elle offre ses services de coiffeuse à domicile. Dépitée, elle s’inscrit sur un site spécialisé pour devenir mère porteuse et ainsi obtenir une rétribution. Choisie par Emily, une Anglaise financièrement à l’aise, Melody se rend en Ukraine pour l’insémination.

Melody

DEUX FEMMES ET UN COUFFIN

Charles-Henri Ramond
CRITIQUE
★★★

Devenir mère contre de l’argent. Le thème est grave, presque tabou et a souvent défrayé la chronique par les questions existentielles qu’il pose et les enjeux éthiques majeurs qui y sont rattachées. Marquées par des douleurs difficiles à porter seule, Melody, jeune belge aspirante coiffeuse et Emily, riche femme d’affaire devenue stérile, auront en commun un bébé, porté par l’une et souhaité par l’autre. Et en gage de ce contrat tacite, deux vies reconstruites.

Malgré les risques inhérents à un sujet si sensible – qui n’a jamais été abordé aussi frontalement dans les cinématographies nationales européennes – force est de reconnaître que Bernard Bellefroid s’en sort parfaitement bien. Son approche, empreinte d’humanisme, reste réaliste et juste lorsqu’il montre Melody, et le constat de sa marginalité se fait par petites touches, sans forcer le trait. D’ailleurs, cette misère sociale est rapidement mise de côté, tandis que le cinéaste se concentre sur l’évolution de la relation unissant ses personnages. Melody n’est donc pas une analyse sur un sujet chaud ni un état des lieux sur l’Europe d’aujourd’hui.

En faisant preuve de distanciation et de discernement sur
le difficile sujet de la procréation assistée, Bellefroid
s’éloigne des sentiers battus et des prises de position radicales
pour privilégier le portrait d’êtres fortement marqués par la vie.

C’est avant tout l’histoire, presque banale, d’une amitié entre deux femmes aux conditions de vie résolument opposées. Une relation de circonstance qui se transforme peu à peu en lien filial.

En faisant preuve de distanciation et de discernement sur le difficile sujet de la procréation assistée, Bellefroid s’éloigne des sentiers battus et des prises de position radicales pour privilégier le portrait d’êtres fortement marqués par la vie. Mais si c’est par son traitement que Melody opère, la réalisation est cependant moins convaincante. La photographie en caméra à l’épaule sied bien au suivi de Melody dans la rue, mais la technique, surutilisée, rappelle un peu trop les codes du téléfilm.

On pourra aussi reprocher une finale un peu mièvre et plutôt prévisible. Mais somme toute, porté par les épaules de Rachael Blake et Lucie Debay, parfaitement justes (prix d’interprétation féminine lors du Festival des films du monde l’an dernier), Melody est un drame touchant qui aborde avec sensibilité un sujet grave et inédit, sans verser dans le mélo.

revuesequences.org

Sortie :
vendredi 21 août 2015

Version originale
anglais, français, ukrainien

Version S.-t.f.
Melody

Genre : Drame – Origine :  Belgique / Luxembourg / France – Année : 2014 – Durée : 1 h 35 – Réal. : Bernard Bellefroid – Int. : Lucie Debay, Rachael Blake, Don Gallagher, Laure Roldan, Clive Hayward, Lana Macanovic – Dist. / Contact : Axia.
Horaires : @ Beaubien

CLASSIFICATION
Tout public

MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. Moyen. Mauvais. ½ [ Entre-deux-cotes ] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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