DES LUMIÈRES DANS LA NUIT

Luc Chaput
PLANÉTARIUM

Le Planétarium de Montréal, qui fait partie du complexe Espace pour la vie situé au Jardin Botanique et au Parc olympique, a un nouveau spectacle immersif Aurōrae qui remplace celui sur Pluton dans le programme avec Dark Universe . Ils joueront en alternance à Vertiges et Tempo dont nous avons rendu compte ici.

© Espace pour la vie

Des ondulations de lumière, sous formes de rideaux plus ou moins étendus, captent l’intérêt des humains depuis longtemps. Dans la nuit noire, loin de la pollution visuelle nocturne, habituellement près des cercles polaires, les gens intrigués ont donné des explications plus ou ou moins poétiques ou fantaisistes (dieux, dragons, morses) à ces couleurs rouges ou vertes qui virevoltent au-dessus d’eux.

Le réalisateur Philippe Baylaucq et l’astronome Stéphane Gauthier, qui avaient si bien réussi Tempo, nous reviennent pour nous faire comprendre et apprécier la beauté et la grandeur de ces phénomènes que les régions nordiques peuvent rencontrer jusqu’à deux cents quarante nuits par an. Près de 180,000 images captées avec des caméras à 360⁰, à Yellowknife, capitale des Territoires du Nord-Ouest, servent de fondation visuelle à cette incursion dans la stratosphère. Des explications visuelles, limpides par leurs précisions et leur dessins, établissent, dans ce théâtre de la Voie lactée, la rencontre entre les champs magnétiques terrestres et les orages solaires qui occasionnent ce ballet visuel de haute voltige.

Lors du lancement, un calibrage incertain dans le rapport entre musique et voix nous a empêché d’entendre complètement certaines des interventions scientifiques de Loïc Quesnel, qui avait effectué avec Mr Gauthier, le voyage de captures d’images en avril dernier. Malgré sa qualité ludique et festive, la musique de D.J. Champion, accompagne trop les splendides vues de la terre et du ciel. On aurait pu insérer, dans ce cinéscience de trente minutes, des moments de silence par exemple vers la fin et même ailleurs des chants de gorge inuits ou un haka maori puisque ces aurores sont aussi astrales.