31 mars 2016
RÉSUMÉ SUCCINCT
Au début des années 1980, dans une banlieue de Buenos Aires, Arquimedeo Puccio mène une vie en apparence normale. Marié et père de cinq enfants issus de la classe moyenne, il fait pourtant partie d’un groupe de criminels qui s’enrichit en exigeant des rançons contre la libération des individus qu’il enlève et retient prisonniers.
Un kidnapping a lieu à Buenos Aires. La guerre sale de la dictature militaire vient de finir, il y a peu, mais certains n’ont pas perdu leurs mauvaises habitudes. D’autres seront donc encore des disparus. Pablo Trapero désoriente le spectateur en multipliant les flashes-forward et les retours en arrière. De plus, un spectateur étranger risque d’être désarçonné par le contexte. L’affaire Puccio est très connue par le public argentin puisque, comme montre le texte final, le processus judiciaire a duré très longtemps. Le réalisateur a collaboré avec Esteban Student et Julian Loyola, deux scénaristes qui avaient écrit un film d’évasion se passant sous la dictature Buenos Aires 1977.
Les trois compères ont donc réussi à différencier les divers éléments de la société qui se croisent dans ce drame judiciaire. La famille Puccio est de la petite bourgeoisie mais leur fils Alejandro, international de rugby , leur permet de frayer avec des gens de la haute. Les parents surprotègent par ailleurs une de leurs deux filles. Le père, par ses contacts dans certains milieux de la police, s’invente donc un système mafieux pour garder un bon standing.
Guillermo Francella, dans le rôle d’Arquimedes, pater familias psychopathe, est un acteur spécialisé dans les rôles comiques à la télé nationale. Il réalise ici une prestation équivalente à celle de Michel Galabru dans Le juge et l’assassin. Pourtant son jeu est plus rentré comme l’était celui de Peter Sellers dans Being There. Trapero lui ménage quelques moments plus forts comme celui où il donne des ordres à sa famille de manière plus ou moins obséquieuse tout en allant porter un plateau-repas à un de ses locataires involontaires et au loyer excessivement démesuré. Face à ce dictateur familial, Alejandro, que Peter Lanzani incarne avec sa belle jeunesse, a du mal à se dépêtrer et à trouver ailleurs une oreille attentive.
La mise en scène de Trapero est un peu trop démonstrative par à-coups. Elle lui aura permis de gagner le prix dans cette catégorie au dernier festival de Venise. Pourtant, elle risque de laisser plusieurs spectateurs sur la touche alors qu’un de ses films précédents, Carancho, sur un avocat véreux et une médecin, les impliquait dans leur histoire.
Genre : DRAME – Origine : Argentine / Espagne – Année : 2014 – Durée : 1 h 48 – Réal. : Pablo Trapero – Int. : Guillermo Fancella, Peter Lanzani, Lili Popovich, Giselle Motta, Franco Masini, Atonia Bengoechea – Dist. / Contact : Fox International.
Horaires : @ Beaubien – Cinéma du Parc – Cineplex
CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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