En salle

Une histoire de fou

31 mars 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
En 1980, à Marseille. Frustré du refus continuel de la Turquie à reconnaître le génocide arménien de 1915, Aram rejoint un groupe de jeunes radicaux qui veulent éliminer l’ambassadeur de ce pays à Paris. Cependant, lorsqu’il actionne le détonateur qui déclenche l’explosion d’un véhicule piégé, il constate qu’un cycliste a été emporté par le souffle de la déflagration qui a tué le diplomate.

Une histoire de fou

CRITIQUE
★★★ ½
Texte : Luc Chaput

Une tragédie centenaire presque réussie

Après L’armée du crime sur le groupe Manouchian de résistants à l’occupation nazie, Robert Guédiguian  s’est attelé a rendre compte du génocide arménien par le biais de la réponse vengeresse des années 20 puis  des organisations terroristes récentes. Son collaborateur Gilles Taurant s’est joint à lui comme coscénariste dans cette œuvre plus didactique peut-être parce qu’il a été échaudé par les historiens pour son film précédent. On y retrouve, dans plusieurs des rôles principaux, des acteurs importants de cet autre film.

En adaptant le récit autobiographique La bomba du journaliste espagnol  José Antonio Gurriarán, il donne une plus grande place aux victimes souvent oubliées de ces actes sanguinaires. La transformation du personnage Gilles Tessier de rageur à empathique se comprend difficilement si ce n’est pas l’interprétation de Grégoire Leprince-Ringuet. et surtout d’Ariane Ascaride dans la rôle d’Anouche, croyante à plusieurs niveaux.

Les discussions sur la marche à suivre dans les groupes
terroristes apparaissent aussi mal construites car mettant
en scène trop d’interlocuteurs dilués dans une masse
et menant à des règlements de compte fratricides.

Malheureusement,  pour qui connaît un peu ou beaucoup l’histoire de ce génocide, les exposés deviennent répétitifs et auraient pu être remplacés par une plus grande utilisation d’éléments photographiques d’ailleurs peu employés dans la très belle séquence en noir et blanc du procès. Les discussions sur la marche à suivre dans les groupes terroristes apparaissent aussi mal construites car mettant en scène trop d’interlocuteurs dilués dans une masse et menant à des règlements de compte fratricides.

Le scénario avance donc par à-coups avec de beaux moments de mise en scène comme le début en 1921 ou la scène où un père (Simon Abkarian) danse en mémoire de son fils mort. Le cinéaste, en établissant aussi diverses incanations possibles de la folie douce ou meurtrière, fait ainsi renaître l’intérêt pour son histoire comme celle du peuple dont il est issu en espérant des jours meilleurs comme le dit sa muse Ascaride dans l’ultime séquence. Malheureusement comme Atom Egoyan avec Ararat, Henri Verneuil avec Mayrig ou Fatih Akin avec The Cut, il n’aura pas réussi le film que cette tragédie centenaire demandait.

 Sortie
vendredi 1er avril 2016

Version originale
français

Genre :  DRAME – Origine :  France  –  Année :  2015 – Durée :  2 h 20  – Réal. : Robert Guédiguian – Int.  : Ariane Ascaride, Syrus Shahidi, Grégoire Leprince-Ringuet, Simon Abkarian, Razane Jammal, Rodney Al Hadad –  Dist. / Contact : Métropole.
Horaires :  @  Beaubien

CLASSEMENT
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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