30 mai 2016
Début de la cinquantaine. Assez de maturité pour réaliser des films avec sérieux, sans se soumettre à des diktats d’une autre époque. Ex-critique de cinéma, cela lui donne un certain privilège : commettre le moins d’erreurs et savoir s’autocritiquer. À son actif, six films dont Le convoyeur (2003), Cortex (2008) et Gardiens de l’ordre (2010). La diversité dans les sujets abordés le fait prendre conscience, aujourd’hui, que le monde est atteint d’un nouveau virus sociopolitique : le terrorisme. Séquences l’a rencontré pour la sortie, à Montréal, de Made in France, seulement sur Internet et VOD dans son pays d’origine.
Avec le recul et les événements récents, il semble qu’il y avait de votre part une urgence à faire le film. C’est en fait, si l’on en juge par votre filmographie, qu’il s’agit de votre premier essai politique.
Tout à fait. En quelque sorte, le projet du film a émané suite à la fameuse affaire Merad qui a enflammé la France. Un moment dans la société française actuelle où on sentait que les choses n’allaient plus être les mêmes. Je me suis lancé très rapidement dans l’écriture, mais j’ai eu beaucoup de mal à trouver un producteur, la plupart d’entre eux étant peu friands à verser de l’argent dans des sujets risqués. En France, en ce moment, les gens sont frileux face à certains enjeux sociaux et au cinéma, ils vont surtout voir des blockbusters américains ou des comédies françaises pour s’évader. Dans la société française, après Merad, il y avait une certaine paranoïa face à tous ces attentats un peu partout dans le monde. De toute évidence, le cinéma français, mis à part, par exemple, la période Gavras, n’est pas de tendance politique…
Texte intégral
Séquences
Nº 302 (Mai-Juin 2016)
p. 8-11
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