En salle

Tale of Tales

12 mai 2016

RÉSUMÉ SUCCINCT
Il était une fois un roi fornicateur et libertin, un autre captivé par un étrange animal et une reine obsédée par son désir d’enfant. Ils renconteront des héros énigmatiques dans cette libre adaptation des célèbres contes de Giambattista Basile.

Tale of Tales

CRITIQUE
★★★ ½
Texte : Élie Castiel

LE BÛCHER DES VANITÉS

En 2002, avec l’étrange The Embalmer (L’imbalsamatore), Matteo Garrone nous avait convaincu de son efficacité comme réalisateur. Affirmation confirmée avec le très solide Gomorrah (2008), marqué ensuite d’un léger déclin avec Reality (2012).

En adaptant (très librement) les contes de son compatriote Giambattista Basile, publiés au 17e siècle, le cinéaste italien renvoit à un certain cinéma fantastique d’une autre décennie, ne se pliant pas uniquement sur les effets spéciaux, mais sur les atmosphères, les symboles et narrativement, sur les déconvenues et les désenchantements de l’individu.

L’ensemble présente un spectacle coloré, grandiose,
mimant adroitement les productions américaines à grand
budget d’une autre époque et finit par nous convaincre
d’une humanité tarie par la vanité, expliquant par là-même
tous ces jeux de miroir obsédants si savamment illustrés.

Les premières images convoquent subtilement Fellini et sa mégalomanie, sans oublier ses personnages plus grands que nature. Garrone reprend ensuite le relais en créant trois récits, bien que différents, unis par un dénominateur commun : la vanité humaine et ses conséquences. Film à message moral sur la condition humaine, chargé d’un symbolisme parfois insistant, Tale of Tales ne dérange guère ceux qui voient en ce film un miroir des temps présents incertains, un monde sans repères ni valeurs et que le film de Garrone prend le risque d’étaler sans ambages.

L’humour est présent, oscillant entre le cynisme et la colère, les situations se suivent allègrement allant d’un récit à l’autre. Après tout ce Conte des contes est surtout l’aventure de l’individu prisonnier de ses désirs, son goût du pouvoir, son côté hédoniste et surtout sur la nécessité d’aimer malgré la confusion du monde.

Salma Hayek ne réussit pas toujours à donner vie à son personnage obsédé par le besoin de maternité ; Vincent Cassel est convaincant dans le rôle du roi atteint obsessionnellement par les choses du sexe. Toby Jones varie son registre de scène en scène et le peu de temps accordé à John C. Reilly lui permet de passer le cap sans anicroches. L’ensemble présente un spectacle coloré, grandiose, mimant adroitement les productions américaines à grand budget d’une autre époque et finit par nous convaincre d’une humanité tarie par la vanité, expliquant par là-même tous ces jeux de miroir obsédants si savamment illustrés.

Sortie : vendredi 13 mai 2016
Version originale : anglais
Sous-titres : français
Le conte des contes
Titre italien

Il racconto dei racconti

Genre :  CONTE FANTASTIQUE – Origine :  Grande-Bretagne / Irlande / Italie  –  Année :  2015 – Durée :  2 h 13 – Réal. : Matteo Garrone – Int. : Selma Hayek, Vincent Cassel, Toby Jones, Shirley Henderson, Hayley Carmichael, Stacey Martin  –  Dist. / Contact : Séville.
Horaires :  @ 
Cinéma du Parc

CLASSEMENT
Interdit aux moins de 13 ans
(Violence / Horreur)

MISE AUX POINTS
★★★★★  Exceptionnel★★★★  Très Bon★★★  Bon★★  Moyen★  Mauvais½  [Entre-deux-cotes]  –  LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.

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