7 juillet 2016
RÉSUMÉ SUCCINCT
Depuis le décès de son mari, Louise doit conjuguer la gestion de l’exploitation agricole familiale à l’éducation de ses enfants. Et puis, un jour, une recontre fortuite avec un homme qui va bouleverser sa vie.
Ou comment une comédie sentimentale en apparence convenue se transforme en un touchant hymne à la vie, à l’amour et à la beauté des choses. Rempli de bons sentiments, serein comme un champ de lavande au soleil, et décalé dans sa façon de montrer la maladie, Le goût des merveilles est une romance improbable, aussi charmante que visuellement réussie, mais aussi une chronique sociale œuvrant utilement comme une main tendue vers l’autre. Même idéalisée, la démonstration évite l’académisme, grâce en partie à un scénario s’écartant des poncifs, même s’il est très prévisible, et des comédiens parfaitement dirigés. La différence de Pierre rend Louise plus forte, lui permet de surmonter les écueils, remettant du même coup en question toute la notion de normalité de sa vie passée.
Mais alors qu’il semble se tourner vers l’extérieur, le film d’Éric Besnard s’inscrit aussi parfaitement dans la mouvance actuelle du cinéma français grand public, opérant progressivement un repli sur soi, caractérisé par un retour à des choses simples, à des valeurs typiquement franco-françaises basées sur une collectivité soudée contre les puissants et dans laquelle le terroir et les traditions trouvent une place centrale, à l’instar des récents La ritournelle, La famille Bélier, ou Comme un avion pour ne citer que ceux-là.
L’individu diminué (Pierre et sa maladie, Louise et ses problèmes financiers) contre les institutions (l’internement qui lui pend au nez, la banque qui la menace), la petite parcelle contre l’exploitation à grande échelle (incarné par l’appétit de Paul, son voisin). Le discours est ici très manichéen, et les effets de la finale, dramatique à souhait (la mise à mort de quelques arbres est montrée comme l’achèvement du taureau dans l’arène), sont immédiatement renversés par un épilogue des plus rassurants.
Mais il serait vain de bouder notre plaisir. Il y a dans le film de Besnard une douce tendresse qui se conquiert immédiatement. S’abandonnant à la caresse des vents légers, ses vergers abondants ne réclament rien d’autre que de se laisser embrasser et ses plans fixes (comprenez natures mortes) de plaisirs anciens ne peuvent qu’emporter l’adhésion. À la manière des grands peintres du monde rural, Éric Besnard trace une toile naturaliste langoureuse où les plaisirs, même les plus simples, font du bien à l’âme.
Genre : COMÉDIE SENTIMENTALE – Origine : France – Année : 2015 – Durée : 1 h 37 – Réal. : Éric Besnard – Int. : Virginie Efira, Benjamin Lavernhe, Lucie Fageder, Hervé Pierre, Laurent Bateau, Hiam Abbass – Dist. / Contact : Axia.
Horaires : @ Cinéma Beaubien – Cineplex
CLASSEMENT
Tout public
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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