18 août 2016
Génération oblige, la première version cinématographique du Ben-Hur de Lew Wallace qui nous vient à l’esprit est celle de William Wyler (1959). Impossible d’oublier ce drame épique aux connotations bibliques de cette fin des années 50 marquées au cinéma par un retour à la foi (The Robe, The Ten Commandments…).
Toujours est-il que cette version 2016 n’est pas aussi mauvaise que certaines mauvaises langues ont laissé croire. Enfant de la fin du Mur et à l’instar de quelques autres cinéastes d’Europe de l’Est de sa génération, le Russe Timur Bekmambetov s’est totalement assimilé au système hollywoodien en produisant ou en réalisant des films grand public, contribuant à l’essor d’une mécanique mercantile difficile à immobiliser.
Du Juif Ben-Hur, il reste ici un mélange de rebelle et de croyant monothéiste. Signe des temps nouveaux qui privilégient le retour à la masculinité exacerbée, la mésentente dramatique entre Judah et Messala véhicule une virilité actuelle, issue particulière de toutes ces téléséries formatrices d’un nouveu comportement masculin. Sur ce point, contrairement à l’union-opposition Charlton Heston/Stephen Boyd, pour l’époque, manifestant une ambiguïté sexuelle courageuse et bienvenue.
Le film ennuie parce que la mise en scène ne cache pas ses nombreux défauts, mais à partir de la séquence fort attendue de la course de chars, un nouveau récit se construit jusqu’à la finale, réconciliatrice, valorisant l’entente entre humains pour un avenir meilleur.
Tout compte fait, on ne restera pas insensible devant la version-Bekmambetov, prouvant jusqu’à quel point le regard de l’Europe s’est toujours manifesté dans le cinéma grand public américain. Soit à grande ou petite échelle. Pour le reste, il suffit d’y croire.
Et à un certain point, le Christ apparaît dans son dernier jour sur Terre, dans un chemin de croix démélodramatisé, voire même d’une grande force émotive et poignante, posant en même temps aux spectateurs leur fidélité à la foi. Manipulateur, mais d’un courage déterminé, presque naïvement sincère.
Genre : DRAME ÉPIQUE – Origine : États-Unis – Année : 2015 – Durée : 2 h 05 – Réal. : Timur Bakmambetov – Int. : Jack Huston, Toby Kebbell, Morgan Freeman, Nazanin Boniadi, Rodrigo Santoro, Sofia Black D’Elia – Dist. / Contact : Paramount.
Horaires : @ Cineplex
CLASSIFICATION
Tout public
(Déconseillé aux jeunes enfants)
MISE AUX POINTS
★★★★★ Exceptionnel. ★★★★ Très Bon. ★★★ Bon. ★★ Moyen. ★ Mauvais. ½ [Entre-deux-cotes] – LES COTES REFLÈTENT UNIQUEMENT L’AVIS DES SIGNATAIRES.
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