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Présence autochtone 2016

7 août 2016

ÉVÈNEMENT
Texte : Luc Chaput

TÉMOIGNER DE DIVERSES MANIÈRES

Pour la 26e fois, le Festival Présence autochtone a lieu à Montréal. Ayant commencé ses activités autour de la Journée des premières nations le 21 juin, il connaît depuis quelques années sa période la plus faste et festive en ce début d’août marquée par des activités extérieures Place des festivals et comme d’habitude un important volet cinéma.

Mekko

Mekko

Cette portion du festival est l’occasion pour certains de voir ou revoir certains films qui ont pris l’affiche durant la dernière année à Montréal. Ainsi Le Dep, long métrage de la cinéaste Sonia Bonspille Boileau, a connu un bel accueil critique lors de sa sortie et la cinéaste est en nomination pour le Prix APTN décerné par cette manifestation cinématographique. Parmi les fictions présentées, on doit souligner la présence de Mekko de l’Américain Sterling Harjo. Ce cinéaste séminole emploie les codes du film noir pour ausculter la place des itinérants autochtones à Tulsa, Oklahoma. Le dit Mekko est interprété  par l’acteur Crow et Cheyenne Rod Rondeaux, vu dans Meek’s Cutoff de Kelly Reichard,  et également cascadeur comme l’était entre autres Richard Farnsworth qui fut Grey Fox dans le film éponyme de Phillip Borsos. Le souvenir de la petite ville natale et la place des personnes maléfiques colorent d’une manière différente ce thriller servi par de bons acteurs.

Le court métrage Shimásání du cinéaste navajo Blackhorse Lowe avait déjà gagné le prix de la meilleure photographie, il y a quelques années, à ce festival. Lowe nous revient avec Chasing the Light où la ville d’Albuquerque est filmée dans un magnifique noir et blanc où la nuit étoilée revêt ses plus beaux atours. Dans cette oeuvre en partie autobiographique, un scénariste tente de sortir d’une dépression causée par une peine amoureuse. Les personnages semblent avoir beaucoup de temps à perdre et certains emploient jusqu’à plus soif le terme f… qui accentue leurs divers états d’âme. Lowe réussit un regard à la fois compatissant et cru sur cette communauté.

Los niños de la selva

Kome Urue – Los niños de la selva

Parmi les documentaires, on doit remarquer Hija de la laguna, réalisé par Ernesto Cabellos Damiàn. Ce film péruvien raconte par le biais de diverses rencontres, la lutte de certaines communautés péruviennes pour la protection de l’eau face à l’action de grandes entreprises minières. Des individus nous deviennent ainsi familiers dans ce parcours ou les images d’archives s’intègrent dans une confrontation entre droit ancestral autochtone et mondialisation. Une vision plus rousseauiste anime  Kome Urue – Los niños de la selva du cinéaste colombien Carlos Felipe Montoya. Dans une magnifique photographie, nature et culture s’entrelacent dans les propos d’aborigènes vivant aux abords du fleuve Igará Paraná en Amazonie qui éduquent leurs enfants. Une autre rivière Rouge celle-là cache de multiples secrets. Les cinéastes manitobaines Katherena Vermette et Erika MacPherson accompagnent dans This River le travail de volontaires ratissant ce cours d’eau irriguant Winnipeg

Un colloque, de la gastronomie, des concerts et d’autres événements artistiques montrent ainsi encore plus pendant quelques jours la vivacité de cette présence multilingue dans notre cité.

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